Actualité des collections

Acquisition d'une œuvre d'Auguste Raffet

Le musée compte désormais dans ses collections le dessin Le massacre des Polonais à Fischau en 1832.

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tableau"Le massacre des Polonais à Fischau en 1832" de Auguste Raffet
Auguste Raffet, Le massacre des Polonais à Fischau en 1832, 1834, pierre noire, lavis et aquarelle sur papier, 1024 cm x 706 cm, pièce unique.
© EPPPD-MNHI, © Auguste Raffet

Ce dessin représente l’épisode du massacre des Polonais à Fischau (près de Gdansk, royaume de Prusse, actuelle Dantzig), qui se déroula à la suite de l’échec de l’insurrection de Varsovie de 1831. Le dessin met en scène un détachement d’infanterie prussienne, dont le premier rang fait feu sur les Polonais désarmés. Sur la droite de la composition figure le capitaine Richter qui ordonna les tirs.

Le 27 janvier 1832, à Fischau, 50 insurgés polonais stationnés en Prusse et désarmés, refusant de se soumettre à la domination russe, arguant de la promesse précédemment faite de leur délivrer des passeports pour la France, furent blessés ou tués sur ordre du capitaine Richter. Ce massacre eut un grand retentissement en Europe, ravivant l’émotion et le soutien aux insurgés polonais.

Ce dessin d’Auguste Raffet témoigne de l’intérêt et du soutien apporté aux insurgés polonais par la France et de l’arrivée de cette « Grande Émigration » polonaise dans les années 1830. A la suite de l’écrasement de la révolte polonaise par les troupes russes, près de 6000 insurgés parviennent à rejoindre la France entre 1831 et 1832. Le départ des Polonais vers la France résulte d’une action volontaire et méthodique de la diplomatie française, qui organisa le recensement et la délivrance de passeports pour la France pour les insurgés polonais défaits, réfugiés en Autriche ou en Prusse. Ce sont particulièrement les officiers de l’armée polonaise, issus de la petite noblesse et particulièrement représentés dans les hauts gradés de l’armée polonaise, qui en bénéficièrent prioritairement. Les sous-officiers et soldats étant quant à eux incités à se soumettre à la domination russe et à regagner la Pologne. A partir du printemps 1832, l’obtention des passeports pour la France devient de plus en plus difficile. L’arrivée de Polonais en France, bien que moins importante qu’entre 1831 et 1832, se poursuit néanmoins durant une large part de la décennie.

En 2011, le musée consacrait une exposition sur l'immigration polonaise, Polonia, des Polonais en France depuis 1830.

Auguste Raffet réalisa au second semestre 1834 deux dessins sur le thème de l’insurrection polonaise, dont celui-ci, qui donna lieu à une lithographie signée de Laure et publiée par Joseph Straszewiez (1801-1834). Il réalise également l’Emigration polonaise aux villes de l’Est.

Au verso de la feuille se trouve des études pour la composition Révolution française : les muscadins attaquent la salle des jacobins, le 9 novembre 1794 (19 brumaire An III), réalisé par Auguste Raffet pour le du "Musée de la Révolution", édité chez Perrotin en 1834.

Dessinateur, graveur et peintre français, Auguste Raffet (1804-1860) est réputé pour son rôle dans la diffusion de la légende napoléonienne : l'artiste était fils de hussard, et petit-fils d'un capitaine de la Garde Nationale de la Révolution. À ce jour, plusieurs de ses tableaux figurent dans les collections nationales.

Fils de hussard et petit-fils d’un capitaine de la Garde Nationale de la Révolution, Auguste Raffet, après une expérience de décorateur sur porcelaine chez Cabanel, intégra l’atelier de Charlet en 1824 (il fut reçu à l’Ecole des Beaux-Arts six mois après) puis celui du Baron Gros en 1829. Son échec au Prix de Rome de peinture en 1831 le conforta à être principalement un dessinateur, lithographe (il créa environ 1 800 estampes) et illustrateur. Spécialisé dans les sujets militaires, il devint l’un des plus remarquables artistes à œuvrer pour la légende napoléonienne.

 

L'œuvre d'Auguste Raffet Le massacre des Polonais à Fischau en 1882 vient enrichir les collections du musée qui bénéficieront d'une nouvelle présentation dévoilée au printemps 2023. 

En savoir plus sur le futur parcours permanent du musée.