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Les réfugiés arméniens en quête d’un refuge

Conférence de Raymond Kevorkian autour de l'exposition "Reconstruire la nation. Les réfugiés arméniens au Proche-Orient et en France. 1917-1945"

Conférence de Raymond Kevorkian autour de l'exposition "Reconstruire la nation. Les réfugiés arméniens au Proche-Orient et en France. 1917-1945". L’intégration des Arméniens dans leurs patries d’adoption, en France et dans nombre de pays du Proche-Orient, est passée par plusieurs étapes, parfois douloureuses, dont la mémoire tend à s’estomper. Avant de devenir citoyens français, libanais ou syriens, ils ont vécu l’expérience de tout réfugié déraciné, en quête d’un pays d’accueil, où ils pourraient trouver l’environnement propice à une reconstruction. Les bouleversements géopolitiques consécutifs à la Première Guerre mondiale ont redessiné la carte du Proche-Orient et offert aux réfugiés arméniens l’espace nécessaire au redémarrage d’une vie collective. Après l’anéantissement de 1915, les Arméniens ont eu la ferme volonté de reconstruire la nation, comme pour démontrer que le plan génocidaire conçu par le régime jeunes-turcs, aussi systématique soit-il, n’était pas parvenu à les détruire totalement. D’immenses efforts ont été déployés par les instances arméniennes, ainsi que par quelques organisations caritatives internationales, pour récupérer femmes et enfants dispersés dans tout le Proche-Orient et les réhabiliter ; de vastes programmes de construction de quartiers urbains ou d’implantations rurales ont été menés par les agences pour les réfugiés de la Société des Nations, l’administration mandataire française et des organisations compatriotiques arméniennes, soutenues par l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance. Ils ont permis l’évacuation progressive des camps, aux conditions de vie catastrophiques, vers des habitats plus décents. Des refuges, des orphelinats, des écoles, des églises ont été installés, parfois sous des tentes ou dans des baraques en bois, avant d’être édifiés en dur. La période de l’entre-deux-guerres a été pour les réfugiés arméniens comme un vaste chantier, au sein duquel ils ont œuvré à la restauration de leur vie collective, à se bâtir un destin commun avec leurs pays d’accueil. C’est à l’aventure humaine que constitue cette reconstruction d’une nation que nous invite la présente la conférence de Raymond Kévorkian.
Cité nationale de l'histoire de l'immigration 293, avenue Daumesnil 75012 Paris Tél. : 01 53 59 58 60

Exposition Reconstruire la nation. Les réfugiés arméniens au Proche-Orient et en France. 1917-1945