Musiques migrantes - De l’exil à la consécration

Cet ouvrage coordonné par Laurent Aubert rassemble une douzaine de textes. Chaque auteur exprimant un point de vue très particulier, c’est une idée d’ensemble, vivante et colorée qui se dégage de ce patchwork : quand le chercheur Denis-Constant Martin propose une analyse érudite des relations qu’entretiennent l’ethnomusicologie et les musiques “populaires”, Djamchid Chemirani, l’un des grands maîtres contemporains du zarb (percussion reine du monde persan) évoque avec des mots simples son instrument et son parcours de musicien iranien émigré en France. Sous le titre “Le jour où j’ai commencé à recevoir le monde dans ma boîte aux lettres”, le journaliste Arnaud Robert évoque avec humour et une bonne dose d’autodérision les grands écarts et autres aberrations culturelles auxquels se trouve confronté le journaliste identifié comme “spécialiste des musiques du monde”. Quant à Cherif Khaznadar, fondateur en France du festival pionniers en ce domaine avant de conduire les destinées de la Maison des Cultures du Monde à Paris, il nous régal de son esprit subtil et plein de détachement à travers un court texte percutant intitulé “Ainsi va la mode”. Fruit de l’expérience de chacun de ses contributeurs, cet ouvrage encore d’actualité, bien que paru il y a un an, fournit de quoi nourrir la réflexion sur les musiques du monde pour quelque temps encore. François Bensignor