Sawa ou le point de vue d’une basket

Publié le 16 décembre 2014

En parcourant l’exposition Fashion Mix, le visiteur découvre que la mode - et le prêt-à-porter - à la française sont aussi tissés de mixité.

Métissage des créations, des formes, des couleurs, des tissus. Métissages des inspirations et des influences, métissages des traditions et des cultures, métissage des créateurs.
L’entrelacement des réseaux et la réinvention des relations font entendre (et voir) le monde à Paris et la France dans le monde. "La conscience métisse" (Darius Shayegan) touche aussi le champ des idées et des concepts. Les créateurs et les acteurs de la mode et du prêt à porter national n’y échappent pas qui deviennent aussi des citoyens en mouvement, des figures de la marche du monde, des créateurs "aux semelles de vent". Mehdi Slimani qui crée en 2009 la société Sawa, en fait partie.

Usine où sont fabriquées les chaussures Sawa à Addis Ababa, Ethiopie © Sawa shoes

Sawa c’est l’histoire d’une chaussure. L’histoire d’un "point de vue". L’histoire d’un homme.
La chaussure est du genre basket, profil épuré, look vintage, élégante, déclinée en plusieurs coloris, cuir et lacets de qualité et, comme l’assurent ses promoteurs, particulièrement résistants. "La Sawa" ce sont quelques 200 000 paires en 2013 vendues, pour l’essentiel, sur les marchés étatsunien, coréen et japonais.

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Le concept s’enracine en terre africaine, un mix de dignité et de savoir faire revendiqués : le "made in Africa". L’homme arrive des Ardennes. Mehdi Slimani a décidé de mélanger sa passion pour l’Afrique (hasards de l’existence et nécessité d’un héritage reçu de ses parents immigrés kabyles) et son goût pour le vestimentaire, à commencer pour les chaussures. Prépa HEC à Reims, école supérieure de commerce à Lilles, ce spécialiste de la finance d’entreprise, passé par le Brésil et Shanghai, par Valéo ou Le Coq Sportif, a mis ses compétences professionnelles au service de ses passions. Et d’un engagement.

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