Victor Schoelcher : « non à l’esclavage »

Après Rosa Parks : « Non à la discrimination raciale », Actes Sud Junior continue d’enrichir sa collection de romans historiques consacrés à des personnalités engagées. Cette fois-ci, Gérard Dhôtel nous raconte le combat de Victor Schoelcher, bourgeois républicain né en 1804 à Paris, en faveur de l’abolition de l’esclavage. Pour ce fils de porcelainier, tout commence en 1829, à l’occasion d'un voyage en Amérique du sud où il découvre avec horreur le commerce des esclaves. Très vite, dans un journal parisien, il publie un article dans lequel il parle de suppression de la traite et d’émancipation progressive des esclaves, au nom de « sa passion pour la liberté ». Un abolitionniste est né. Victor Schoelcher n’abandonnera jamais ce combat et parviendra, en 1848, alors qu’il devient sous-secrétaire d’Etat aux Colonies, à faire signer, non sans mal, le décret d’abolition de l’esclavage. La bataille semble gagnée mais c’est sans compter le coup d’Etat de Louis Napoléon, en 1851, qui encourage les colons et vote le travail obligatoire. Victor Schoelcher, lui, perd son poste et fuit en Angleterre où il restera 18 ans. De retour en France en 1870, au moment de la proclamation de la République, ce combattant infatigable n’aura de cesse, jusqu’à sa mort, de poursuivre son action en faveur des colonies et s’engagera également pour l’abolition de la peine de mort. Avec Victor Schoelcher : « non à l’esclavage », Gérard Dhôtel nous dresse, de manière vivante, le portrait d’un humaniste épris de liberté et de justice, véritable héros aux Antilles mais tombé dans l’oubli en métropole jusqu’à ce que, en mai 1949, ses cendres soient transférées au Panthéon « sur décision et insistance du général de Gaulle ». Comme il est d’habitude pour cette collection extrêmement bien pensée, le roman historique est enrichi d’une mise en perspective contemporaine fort utile ainsi que d’illustrations. Maya Larguet