Cinéma

Fabriques périphériques. Panorama de la jeune création audiovisuelle en banlieue

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Flyer Fabriques périophériques
Ça se passe de l’autre côté du périph’. À Pantin, Aubervilliers, Vigneux ou Cenon. Là, des centaines de films sont tournés chaque année. Diffusés sur internet ou présentés en festivals (Nos Cités, Génération Court, Imagessone etc.), ces réalisations sont le plus souvent imaginées et conçues par de jeunes habitants de Cités, faiseurs et acteurs d’un cinéma « made in banlieue ».

Depuis une dizaine d’années, collectifs et associations - portés par de jeunes gens formés aux techniques de l’audiovisuel -, structures municipales ou dispositifs nationaux, défendent les vertus pédagogiques d’une éducation à l’image et offrent à leurs aspirants cinéastes (enfants, adolescents ou adultes, selon les organismes) la possibilité de s’exercer en ateliers - d’écriture ou de filmage.
Après la danse, la musique et le graphisme, qui furent en leur temps érigés en mouvement, la banlieue ajoute désormais la vidéo - mode d’expression quasi inné pour une génération élevée au « tout image » - à la liste de ses cultures urbaines . Fictions, animations, documentaires, reportages, séries, web tv, courts et longs métrages : toute forme et tout genre sont ainsi expérimentés, souvent dans le dessein d’exprimer l’ordinaire des banlieues. Car, si l’émergence de ces nouvelles fabriques de l’image doit beaucoup à l’accessibilité des outils (notamment le mini dv), elle satisfait surtout le besoin des jeunes de répondre œil pour œil et image pour image, au portrait stigmatisant qu’on lui oppose. Une manière de croiser le « faire » avec les médias.
Drôles ou amers, souvent ironiques, poétiques ou politiques, les films dénoncent les stéréotypes et autres clichés collés à ces cités, que ces néo-réalisateurs ne repeignent pour autant pas en rose. Entre idéalisme et fantasme, juste la réalité d’un quotidien filmé depuis la cage d’escalier.
A l’occasion de cette soirée, une sélection de réalisations récentes, films courts de fiction et séries sera présentée dans l’auditorium de la Cité. Le programme sera présenté par CitéArt en présence des collectifs et associations sollicités pour leurs productions. Les musiciens et danseurs du collectif Origin’Hall (hip-hop) clôtureront cette rencontre.

Les structures représentées :

  • CitéArt : Depuis 7 ans l’association CitéArt créée par de jeunes comédiens forme des jeunes de cités au jeu de l’acteur et aux métiers de l’audiovisuel en les impliquant dans la création de pièces de théâtre et la réalisation de courts métrages. 25 films ont ainsi été réalisés. En 2007, CitéArt crée la première édition du festival « Nos cités », confrontant les meilleurs films amateurs de toute l’Ile-de-France réalisés par des équipes, issus de banlieues.
  • En attendant demain : « Nous sommes des citoyens désireux de parler de ce que l’on vit et de ce que l’on est, en faisant des films. Des films de réflexions et d’interrogations sur notre monde, celui de la banlieue et des cités. » Aves peu de moyens techniques, cette association de la banlieue bordelaise (Cenon) a conçu et imaginé la série vidéo « en attendant » qui propose une mise en situation des jeunes de banlieue dans leur quotidien.
  • Les engraineurs : Faire émerger une parole chez les jeunes des quartiers dits sensibles en développant des projets audiovisuels de proximité à petite ou à grande échelle. C’est à Pantin dans la cité des Courtillières, que les Engraineurs , professionnels de l’image et du son, développent depuis 1998, des ateliers de réalisation audiovisuelle ouverts aux 15-25. Une trentaine de films ont été ainsi accompagnés jusqu’à leur projection en festival. L’association est labellisée Jeunesse et éducation populaire depuis 2005.
  • OMJA : Office municipal de la jeunesse d’Aubervilliers, l’OMJA s’adresse à tous les jeunes de 13 à 25 auxquels il propose entre autres activités, des ateliers audiovisuels.
  • Passeurs d’image : Dispositif national dont les actions couvrent l’ensemble des territoires, Passeurs d’image favorise l’accès aux pratiques cinématographiques et l’éducation à l’image de ceux n’y ayant pas accès, et poursuit un double objectif : culturel, par un soutien et un encouragement au 7ème art.
  • Tribudom : Depuis 2002, l’équipe de Tribudom (réalisateurs, techniciens, plasticiens, photographes, musiciens) intervient dans nord-est parisien et la proche banlieue. Spécialisée dans la réalisation de courts métrages de fiction le collectif associe les habitants, jeunes comme adultes, qui participent aux tournages de la réalisation au jeu d’acteur.