Cinéma

Tamanrasset et Salut cousin ! de Merzak Allouache

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Salut Cousin
18h30 : Tamanrasset de Merzak Allouache (France, 2008, 88 min)
Avec : Denis Lavant, Sarah Pratt, Ahcene Benzerari
Dans le Sahara, trafic et racisme sont le lot quotidien des clandestins. Une équipe française de pub va se retrouver, à son corps défendant, au coeur du drame qui se joue.
Avec Denis Lavant en photographe à fleur de peau.
Rencontre-débat avec Merzak Allouache et Denis Lavant

20h30 : Salut cousin ! de Merzak Allouache (1996, France-Belgique, 98 min)
Avec : Gad Elmaleh, Messaoud Hattou, Magalie Berdy Tout droit sorti de Bab el oued, Alilou débarque à Paris.
Trafiquant néophyte, il se retrouve en rade dans la capitale française. Le premier grand rôle de Gad Elmaleh.
Rencontre-débat avec Merzak Allouache

Merzak Allouache

Une personnalité à part dans le paysage peu contrasté du cinéma algérien, d’après l’Indépendance, irréductible en tous cas aux courants dominants qui l’ont souvent appauvri.
Formé en Algérie (à l’Institut national du cinéma), puis à Paris (à l’IDHEC et à l’ORTF), il échappe à l’hégémonie d’un cinéma national qui puise à l’Est (URSS et satellites) ses modèles esthétiques et idéologiques, obtenant plus l’adhésion, voire l’admiration des instances internationales que des publics locaux, un peu rassasiés de conformisme.
C’est sur les écrans grisâtres de cette morosité qu’éclatent, en 1977, les tribulations hautes en couleurs de Omar Gatlatou, yaouled algérois, sorte de titi parisien qui se moque de lui-même et du désordre établi. Le succès est immédiat, ravageur, vengeur. La voie de Merzak Allouache est tracée. Suivront de nombreux films s’inscrivant dans le contexte franco-algérien, touchant à tous les genres de la comédie. Citons Un amour à Paris (1983), Bab El-Oued City (1994), Salut cousin ! (1996), Chouchou (2003) qui fit un premier triomphe à Gad Elmaleh, Bab el web (2005)...

Comme les vieilles barbes (ou les postiches) ne désarment pas, l’auteur va mener de front avec ses désopilantes fictions, une série de documentaires « véritable travail de fond sur la société civile » et dénonciations de divers manquements à la démocratie. On l’a vu, les années de plomb qui suivirent l’Indépendance imposant la pensée unique, ne furent favorables ni à la critique, ni à la légèreté, ni à la satire et Merzak Allouache n’eut guère de concurrent dans sa génération.
On peut penser que malgré les chaos de l’histoire et diverses brimades encore imposées à la liberté d’expression, Merzak Allouache, sans plus d’entrave, fasse davantage d’émules au présent (comme on peut le voir par exemple dans les premières œuvres percutantes de Nadir Moknèche).

André Videau

Voir la critique de Tamanrasset das le magazine