Parcours

1L'exposition

Autour de 117 artistes, l’exposition présente plus de 500 documents originaux dont de nombreux inédits, planches, esquisses et croquis préparatoires, objets, films d’animation, entretiens filmés et autres photographies et documents d’archives...

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On découvre 14 planches du prochain album de Halim Mahmoudi, Un monde libre, des inédits de Pahé, Zeina Abirached, des planches originales de Bilal, Muñoz, Baru, Shawn Tan, Pedrosa, Clément Baloup... Des originaux de Will Eisner, des story boards du film Persépolis ainsi que des objets et photographies personnels de dessinateurs et de scénaristes.

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Halim Mahmoudi, Un monde libre, Des ronds dans l'O, extrait de la planche 14, 2013 (date de première parution). Crayon, feutre et encre sur papier. Musée de l'histoire et des cultures de l'immigration.
Halim Mahmoudi, Un monde libre, Des ronds dans l'O, extrait de la planche 14, 2013 (date de première parution). Crayon, feutre et encre sur papier
© EPPPD-MNHI

L'exposition en trois séquences

Bulles d'auteurs

La première partie de l’exposition présente, au regard de l’histoire de l’immigration, les trajectoires spectaculaires de certains auteurs.

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Farid Boudjellal, Jambon-beur, dernière page © Farid Boudjellal, Collection du musée de l’histoire et des cultures de l’immigration
Farid Boudjellal, Jambon-beur © Farid Boudjellal / EPPPD-MNHI

Tout au long des XIXe et XXe siècles, des auteurs migrants ou bien issus de parents migrants ont façonné l’histoire de la bande dessinée. Certains ont également mis le thème de l’immigration au cœur de leur œuvre. Au fil des différentes "bulles", les visiteurs découvrent les histoires, objets personnels et créations de ces artistes. Chaque univers est différent, teinté des expériences, d’histoires et d’anecdotes emportées dans leurs valises. L’immigration y est abordée de manière plus ou moins frontale.

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Patrick Essono, dit Pahé, La vie de Pahé, tome 1, page 27,
 2006 (date de première parution), reproduction © Paquet
Patrick Essono, dit Pahé, La vie de Pahé, tome 1, page 27,
 2006 (date de première parution), reproduction © Paquet

Les trois premiers, George McManus, Will Eisner et René Goscinny peuvent être considérés comme des précurseurs. José Muñoz est issu de l’école argentine développée dans les années 1940.Le destin de ces quatre artistes est lié aux grandes vagues migratoires entre l’Europe et le continent américain et à la grande histoire de la bande dessinée au début du XXe siècle.

Baru, Farid Boudjellal et Enki Bilal font partie de la génération suivante. Chacun d’eux a publié dans la revue Pilote, pépinière de l’école française de la bande dessinée. Leurs récits sont liés à la recherche d’une mémoire et de sa transmission.

Enfin, Marjane Satrapi, Clément Baloup, Pahé, Marguerite Abouet et Clément Oubrerie illustrent le phénomène contemporain de la mondialisation et de la "planète nomade" et en montrent également les contradictions.

Les auteurs de la séquence : Mac Manus • Eisner • Goscinny • Munoz • Baru • Boudjellal • Bilal • Marjane Satrapi • Pahé • Baloup • Marguerite Abouet

Sur la planche

Ici, l’exposition envisage les enjeux de la représentation et le choix des genres utilisés : de l’auto-fiction à la BD-reportage. Elle détaille les sources de documentation, les références visuelles et les différentes ébauches nécessaires à l’élaboration de la planche de bande dessinée.

En un siècle, la bande dessinée a connu de nombreuses transformations. Les auteurs reflètent les goûts et les préoccupations de leur époque et doivent également s’adapter à l’apparition de nouvelles technologies. Les compilations de strips de bande dessinée parues dans la presse ont fait place à des albums complets puis à des romans graphiques.

Au début de son histoire, la bande dessinée cherche avant tout à distraire par l’humour, puis elle adopte peu à peu de nouveaux genres dans le sillage de la littérature et du cinéma. Les genres traditionnels comique et animalier, la science-fiction et le Western se développent successivement tout au long du XXe siècle.

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Jérôme Ruillier, Les Mohamed, planche 275, 
2011 (date de première parution),
papier et crayon graphite © 
musée national de l’histoire et des cultures
de l’immigration , Sarbacane
Jérôme Ruillier, Les Mohamed, planche 275,
 2011 (date de première parution),
papier et crayon graphite © 
EPPPD-MNHI / Sarbacane
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Romuald Reutimann et Pierre Gabus, Cité 14, saison 1 tome 1: Tour Bambel, Les Humanoïdes associés, 2011, p.12
Romuald Reutimann et Pierre Gabus, Cité 14, saison 1 tome 1: Tour Bambel, Les Humanoïdes associés, 2011, p.12

Dans les années 1960, la bande dessinée connaît des transformations importantes, devenant à la fois plus graphique et plus littéraire. À partir des années 1970, elle développe les récits de vie, souvent entre fiction et autobiographie. Cette période d’avant-garde favorise également l’interaction avec l’actualité. Dans les années 1990, apparaissent les premières BD-Reportages inspirées des méthodes d’investigation journalistiques. Quelques éditeurs publient des collectifs militants en faveur des droits des immigrés. En Afrique, des organisations non gouvernementales font de ce médium un instrument pédagogique mettant en garde contre le danger des traversées clandestines. Au fur et à mesure que le thème de l’immigration a envahi les grilles médiatiques, les tabous sont tombés. La bande dessinée s’est approprié le sujet et, les auteurs et dessinateurs disposent aujourd’hui d’un panel très varié de formes, de genres et de techniques pour l’aborder.

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Vincent Vanoli, Pour une poignée de polenta, Ego comme x, 2004
Vincent Vanoli, Pour une poignée de polenta, Ego comme x, 2004

Les auteurs de la séquence : Mccay • Outcault • Knerr • Spiegelman • Slim • Ruiller • Otto T. • Tota • Reutimann • Bill Ippoliti • Ceppi • Morris • Giraud (Dit Moebus) • Derib • Kiyama • Aurelia Aurita • Pedrosa Zeina Abirached • Roca • Kim • Vanoli • Liano • Le Roy • Stassen • Mattoti • Kiel Sacco • Di Muro • Tshibanda • Baudoin • Golo • Kabs • Mako • Swan Curtis • Assako Assako

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Otto T., Petites histoires des colonies françaises, dessins préparatoires des première et quatrième de couverture 
© Musée de l’histoire des cultures et de l’immigration, FLBLB
Otto T., Petites histoires des colonies françaises, dessins préparatoires des première et quatrième de couverture 
© EPPPD-MNHI / FLBLB 

Travelling

Pour finir, l’exposition envisage images et archétypes de la figure du migrant et analyse les différentes phases migratoires, depuis le départ jusqu’à l’éventuel retour et aborde le voyage, l’arrivée sur place et l’installation. Des raisons politiques, économiques ou personnelles, poussent le migrant à quitter son pays d’origine pour s’installer ailleurs. Dessinateurs et scénaristes racontent ces parcours par le biais d’images caractérisées par des constantes. La figure dessinée de l’immigré à changé au fil du temps, le travailleur masculin laissant peu à peu place à des figures plus variées et notamment féminines.

Cependant, la représentation des trajets et des parcours présentes des similarités. Les récits sont souvent rythmés en trois temps : le départ, le voyage et l’arrivée sur la terre d’accueil.

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Ceppi & Christin, La nuit des clandestins © 1980 Humanoids, Inc Los Angeles
Ceppi & Christin, La nuit des clandestins © 1980 Humanoids, Inc Los Angeles
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Charles Masson, Droit du sol, éd. Casterman 2009 © Casterman (avec l'aimable autorisation des auteurs et des éditions Casterman)
Charles Masson, Droit du sol, éd. Casterman 2009 © Casterman (avec l'aimable autorisation des auteurs et des éditions Casterman)

Les transports, parmi lesquels les embarcations de fortune ou l’avion, apparaissent dans de très nombreuses planches. Ce sont à la fois les symboles d’un déplacement vers une autre vie et la description d’un dangereux voyage. Deux éléments scandent ces récits, la mer et l’horizon, qui matérialisent avec force cette notion de frontière physique, et illustrent en outre la frontière mentale qui sépare les cultures. À l’arrivée, les immigrés doivent s’intégrer au pays d’accueil, s’adapter à son climat, à sa culture, en comprendre les subtilités administratives et politiques, et les codes sociaux. Un quatrième temps peut éventuellement s’ajouter : celui du retour au pays. Ces constantes et ces similitudes permettent de dessiner un parcours type des migrants et des migrantes.

Au-delà des genres, des styles et des techniques différentes, les bédéistes dessinent ainsi des destins divers et posent en même temps la question de leur universalité.

Les auteurs de la séquence : Alagbé • Oubrerie • Troub’s • Janry • Pratt • Marin • Tan • Titi • Mbumbo • Oiry • Vaccaro Fifi Mukuna • Brouck • Bathy • Elodie Koeger • Maffre • Al’mata • Gyps • Viodé • Rais

Les auteurs exposés

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