Caractéristiques migratoires selon les pays d'origine

Les réfugiés chiliens

À l'occasion des 50 ans du coup d'État du général Pinochet (le 11 septembre 1973) et de l'arrivée des réfugiés chiliens, nous vous proposons un dossier centré sur des portraits et des témoignages de réfugiés chiliens et d'acteurs associatifs ayant participé à l'accueil des réfugiés. 
Articulé en trois parties, le dossier revient sur le difficile moment du départ (le coup d’État, les dangers encourus, la décision de quitter le pays et l’arrivée en France), sur la politique d’accueil organisée par la France (qui à cette occasion a mis en place un ensemble de dispositifs nouveaux pour l’époque) et sur certaines des difficultés de l’exil, notamment la question du retour. 

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Le don de Cristina Diaz Vergara : une arpillera
Les arpilleras étaient réalisés par les femmes chiliennes pour protester contre la dictature. Celle-ci porte l’inscription « Où sont les disparus ? » en référence aux enlèvements d’enfants de femmes prisonnières et disparition d’opposants © Photo : Anne Volery, Palais de la Porte Dorée

1. L'arrivée des Chiliens

Témoignages

Cristina Diaz Vergara et Manuel Tavares sont deux donateurs du Musée national de l’histoire de l’immigration. Ils racontent ici les jours qui ont suivi le coup d'État et reviennent sur les raisons qui les ont poussés à partir, les conditions de ce départ et leur arrivée en France.

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Victor-Hugo Iturra Andaur, "on ne retrouve pas ce qu’on a perdu" © Atelier du Bruit
Victor-Hugo Iturra Andaur, "on ne retrouve pas ce qu’on a perdu" © Atelier du Bruit

Galerie de portraits

Victor-Hugo Iturra Andaur : "On ne retrouve pas ce qu’on a perdu"

Victor-Hugo est né en 1951 à Coronel, près de Tomé, dans le sud du Chili. Membre du MIR (mouvement pour une gauche révolutionnaire) il est arrêté en 1974 par les militaires. Contre sa volonté, il est expulsé en 1976 par le régime chilien. Il trouve refuge en France, il y fera sa vie.

Lire le portrait réalisé par L'Atelier du bruit

Hugo et Maria-Elena, Allan, Angelica, Mauricio.

5 portraits de chiliens racontant le coup d'État, leur départ du Chili et leur arrivé en France, réalisés par l'association Regarde !

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Portrait d'Hugo et de Maria Elena

Hugo et Maria-Elena

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Portrait d'Allan

Allan

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Portrait d'Angelica

Angelica

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Portrait de Mauricio

Mauricio

2. L'accueil des réfugiés chiliens en France

Marie-Christine Volovitch-Tavarès, historienne, Geneviève Jacques, ancienne présidente de la Cimade, et Natalie Gruer, ancienne responsable du foyer de Fontenay-sous-Bois, reviennent sur la politique d'accueil mise en place par la France à l'occasion de l'arrivée des réfugiés chiliens et décrivent les dispositifs proposés par les associations à cette occasion. Elles reviennent notamment sur l’organisation de la vie dans deux foyers d’accueil pour réfugiés chiliens en Île-de-France, celui de Massy (Cimade) et celui de Fontenay-sous-Bois (Mission de France).

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3. L'après Pinochet : rester en France ou retourner au Chili ?

Hijos del exilio : les enfants de réfugiés chiliens entre le Chili et la France

Éric Facon est photographe. Après plusieurs années passées entre l’Amérique du Sud et l’Europe, il réalise en 2003 la série Hijos del exilio (Enfants de l'exil) : entre Paris et Santiago il rencontre des enfants d’exilés chiliens devenus jeunes adultes. Il réalise un ensemble de 23 portraits photographiques et recueille leur parole. Dix ans plus tard, il les retrouve et les réinterroge. « En 2003, ils avaient entre 20 et 30 ans, l’âge où l’on commence à faire des choix. Pendant que je les prenais en photo, nous avons parlé du sentiment d’être fille ou fils de l’exil, d’être franco-chilien, de parler deux langues, d’avoir une double culture, et un double horizon. Ils m’avaient parlé de l’histoire douloureuse de leurs parents et de leur enfance (…). En 2013 je les ai retrouvés, en France, au Chili, ou ailleurs. Je leur ai posé de nouveau les mêmes questions en essayant de noter ce qui avait pu évoluer en eux. Certains sont restés (ici ou là-bas), d’autres sont partis, et parfois revenus » (Éric Facon).

L’ensemble de la série photographique fait partie des collections du Musée national de l’histoire de l’immigration. L'ensemble des photos et des textes ont été publié par les éditions Créaphis (Hijos del exilio / Enfants de l’exil, photographies d'Éric facon et texte de Diego Olivares, éditions Créaphis, 2013).

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Jeronimo
Jeronimo, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis né à Paris en 1980, mais lorsque je suis arrivé au Chili à l’âge de 13 ans avec ma mère, ce fut comme une renaissance. Comme si avant ça, la France n’avait été qu’un rêve. J’étais mal à l’aise dans la cité à Colombes. J’y ai de mauvais souvenirs (Santiago, 2003).

Cela fait 20 ans que je vis loin de la France, mais j’en parle sans arrêt ici, c’est mon bagage, la culture, la langue… J’ai la nationalité française et j’ai voté aux dernières élections présidentielles françaises. Il y a un lien qui ne se perdra jamais, une sympathie (La Serena, 2013).

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Elsa
Elsa, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Nous avons quitté le Chili par un charter de réfugiés, en 1974, j’avais 9 ans. À la montée de l’avion, il y avait des photographes qui nous prenaient en photo. Ils vendaient ensuite les images à ceux qui restaient. Il y avait beaucoup d’enfants, c’était le chaos. Nous nous sommes installés à Nîmes. Je me sentais très chilienne et nous avions le sentiment très fort d’être des réfugiés politiques. Il n’était pas question de rester en France. Au fil des années, j’ai pris peu à peu conscience d’être aussi française. Je suis retourné au Chili pour le première fois, en vacances, en 1989, après le départ de Pinochet. Je m’y suis ensuite installé avec mes enfants et mon mari français, en 1996. Je voulais apporter au Chili ce que j’avais appris et étudié en France. Mais on me disait que j’avais bénéficié de « la bourse Pinochet ». (Santiago, 2003)

La France est toujours une référence pour moi. Mes enfants y étudient. Je n’ai pas seulement été fille d’exilés, j’ai aussi été exilée tout court. Je me suis rendu compte que j’en ai aussi souffert. Finalement c’était quand même injuste de devoir quitter son pays, sa vie, son territoire. Après une période de rejet de la France, je revendique aujourd’hui cette double culture. (Santiago, 2013)

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Ana Maria
Ana Maria, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis née à Nîmes. Mes racines sont en France, j’y ai passé ma petite enfance. J’ai suivi toute ma scolarité jusqu’en CP en France. La douce France. J’avais 7 ans quand nous sommes retournés au Chili. (Santiago, 2003) 

À la maison, on a gardé l’usage de certains mots français, on dit des choses comme « pasame la télécommande » ! Parfois, quand je vois mes cousins qui eux aussi ont grandi en France, nous parlons français ensemble. J’aimerais emmener ma fille de 12 ans visiter la France, les coins où j’ai grandi. C’est ce pays qui a accueilli mes parents en exil. Je lui en serai toujours reconnaissante. (Illapel, 2013)

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Victor
Victor, Colombes, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

J'ai grandi dans une citée populaire de Colombes. Nos parents n'ont pas voulu qu'on souffre comme ils ont souffert. On a grandi dans un cocon. On a eu une enfance extraordinaire. Je vais au Chili un mois chaque année. Par rapport à ceux qui sont restés, on est privilégiés pour le niveau d'éducation qu'on a reçu en France. On a l’impression parfois qu’on sait plus de choses que les Chiliens eux-mêmes. Là-bas, on nous reproche ce côté suffisant. Mon pays, c’est la France, mais ma culture est sud-américaine. (Colombes 2003)

J'habite toujours à Colombes. Je suis une figure historique de mon quartier. Le Chili m'apparaît comme une pâle copie des États-Unis. Un pays qui a perdu ses racines et sa culture. Je m’intéresse peu à ce qui s’y passe. Mon père est resté en France, il me parle en français, je lui réponds en espagnol ! C’est une question de tendresse. Je me sens de moins en moins chilien, et de plus en plus latino. (Colombes 2013)

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Eloïse
Eloïse, Paris, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis née à Cuba en 1978 et suis arrivée en France à l’âge de 2 ans avec ma mère. Mon père est resté à Cuba puis il est rentré au Chili en 1989. Pour moi, le Chili, c’est mon père. Je ne l’ai revu qu’à l’été 1992 lors de mon premier voyage là-bas, à son invitation : un voyage dans le vide. Un jour, on va à la plage : je le vois en maillot de bain et découvre les cicatrices que lui ont laissées les séances de torture subies pendant la dictature… J’ai fini par m’installer à Santiago, pour connaître mon père. Au Chili, les gens me disaient « Toi, tu n’as pas vécu la dictature, tu étais dehors ». Je répondais : « tu crois que c’est facile d’être dehors ? ».  J’étais parfois considérée comme celle qui avait eu de la chance. Il y a une scission entre les retornados (ceux qui sont rentrés de l’exil) et ceux qui ne sont jamais sorti du Chili. Sans l’exil de mes parents, la France, je n’aurais jamais dû m’y trouver. Je me sens de partout et de nulle part. Ma maison, c’est une valise. (Paris 2003)

Aujourd’hui, je suis en France, là où les gens m’aiment et où j’aime les gens. Ici, je sais comment ça fonctionne. Je vis dans une ville où il n’y a personne de mon histoire familiale. C’est mon histoire. Le quotidien, c’est mon travail, la France ; le week-end, c’est la fête, l’Amérique latine. (Toulouse, 2013)

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Thior
Thior, Paris, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis né en France en 1980. Mes parents étaient arrivés en 1975. J’ai grandi en France et ai appris l’Espagnol à l’école française. À la maison, on ne parlait pas de l’état d’exilés de mes parents. Ce fut une perte de mémoire volontaire. Je ne me suis jamais senti fils d’exilés, mais simplement Chilien. Je suis allé là-bas pour la première fois en 1997. Mes parents avaient attendu que je le leur demande pour m’y envoyer en vacances. Là-bas, je suis le Français. (Paris, 2003)

Je n’ai jamais eu envie de choisir entre le pays où je suis né et celui de mes parents. La France et le Chili sont de beaux pays. J’ai envie d’être fier de mes pays. Être Franco-chilien est symboliquement important pour moi, mais je n’ai pas d’attaches géographiques. Je me sens citoyen du monde. Ces dix dernières années, j’ai vécu au Danemark puis au Japon. Ça fait deux ans que je suis installé au Canada avec ma compagne japonaise. (Montreal, 2013)

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Diego
Diego, Paris, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis né en France et y ai grandi jusque l'âge de 13 ans. Lors de notre retour au Chili en 1989, cela a été difficile de laisser la France. Il y a eu des crises de pleurs. Une fois là-bas, la nostalgie de la France est apparue. J'ai continué ma scolarité à l'Alliance française. Au début je parlais mal espagnol. Je sens très fort cette double culture franco-chilienne, les deux mondes se croisent en permanence. Mais c'est beaucoup plus facile de la vivre en France. De là me vient cette absence de notion de « s’installer » quelque part définitivement. Il faut être mobile, et trouver son rythme entre la France et le Chili. (Paris, 2003)

 

Nous, fils d'exilés politiques, nous sommes des bâtards de l'Histoire ! Cette étiquette me va de moins en moins. Cette histoire, celle des parents, te colle à la peau ! Pour eux, c’était dur de dire les choses. Je leur en voulais. L'exil ce n'est pas mon histoire, même si paradoxalement je veux en savoir plus. Sentir que ce n'est pas ton histoire peut t'empêcher de construire la tienne. Ces dix dernières années, j’ai partagé ma vie entre le Chili, la Colombie et la France. En Colombie, je me sentais bien de ne plus avoir ces casquettes du Chili et de la France. (Paris, 2013)

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Viridiana
Viridiana, Paris, 2003
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis née en France, ma mère est française. C’est au cours d’une conférence à laquelle participait mon père, que j’ai découvert que son histoire s’inscrivait dans celle d’un pays ! Je suis allé récemment au Chili, par mes propres moyens, dans une démarche personnelle, pour pouvoir mettre des images et des sensations sur des pensées. Le Chili était jusque-là un pays étranger pour moi. Cette histoire, celle de mon père, ce n’est pas une histoire anodine. Il ne faut pas la nier, elle fait partie de nous. En France, on a la possibilité de comprendre notre histoire ; au Chili, il n’y a pas ce travail de mémoire qui est fait. Ce silence m’a choqué. Entre les enfants d’exilés et les Chiliens restés au pays pendant la dictature, il n’y a pas de compréhension. Pourtant, nous avons besoin d’être reconnus par le Chili et les Chiliens. (Paris, 2003)

Le Chili reste un pays hyper polarisé politiquement. Un Chilien, professeur à l’étranger, m’a un jour demandé si je n’avais pas honte que mes parents soient communistes ! Incroyable ! C’est un héritage historique lourd à porter. J’ai pris pas mal de distance par rapport à l’histoire de mes parents. Je suis plus modérée politiquement, mais je continue sous une autre forme à défendre la justice, l’équité, le développement. J’en ai fait mon travail. J’ai un rapport compliqué au Chili. C’est une société que je ne comprends pas bien. Il va falloir du temps. (New York, 2013)

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Camille
Camille, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis née à Nîmes. Ma mère est chilienne et mon père français. Je vis au Chili depuis peu, avec ma mère. À la maison, on a gardé les habitudes de vie à la française, comme les heures des repas ! Ici, je me sens française et je subis un certain rejet des autres à la fac. On ne parle pas politique entre étudiants. En tant que fille d’exilé, je ne participe pas aux manifestations. (Santiago, 2003)

Je me sens moitié-moitié. Ça m’a ouvert beaucoup de portes d’être Française. Même si tu es vue comme quelqu’un de bizarre, à part. Je ne parle pas espagnol à la maison. Mon copain chilien s’est adapté à mon mode de vie « à la française ». Avant d’arriver au Chili, je ne connaissais pas l’histoire de ma mère. Le 11 septembre est une date importante pour moi. Chaque année, ce jour-là, je vais déposer une rose à l’endroit où ma mère a été arrêtée par les militaires, à l’entrée de la bibliothèque de sa fac, avant d’être emprisonnée au Stade National. Elle ne le sait pas, je ne lui ai jamais dit. (Santiago, 2013)

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Patricio
Patricio, Paris, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis arrivé à l’âge de 6 ans à Paris, le jour de Noël. Je me souviens du choc thermique (c’était l’été au Chili). À l’école, en France, beaucoup ignoraient où se trouvait le Chili. Être chilien, c’était original ! Les profs s’intéressaient beaucoup à nous. Adolescent, j’étais très fier d’être chilien. En 2002, je suis retourné en vacances au Chili. Je me suis alors rendu compte que je n’avais plus la mentalité chilienne. (Paris, 2003)

J’ai fait ma vie en France. Mes parents sont restés pour voir leurs petits-enfants grandir. Avec ma femme, qui est française, nous avons ce projet de nous installer quelques années au Chili avec les enfants. Mais pour moi, c’est délicat. J’ai peur qu’on ne s’adapte pas. Et je n’ai pas envie de revivre cette séparation d’avec ma famille et mon pays, qui m’a marqué lorsque j’étais petit. (Paris, 2013)

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Elisa
Elisa, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis née en Bulgarie. Puis mes parents sont allés vivre en France, j’avais 2 ou 3 ans. J’ai grandi avec la souffrance de mes parents de ne pas pouvoir revenir au pays. À présent, je voyage sans cesse entre la France et le Chili. Un projet ici, un autre là-bas. (Santiago, 2003)

J’ai appris à vivre avec cette absence de territoire. Je suis là où… je me trouve en ce moment ! De toute façon je serai toujours du Chili. En Belgique, là où je vis aujourd’hui, je me présente comme chilienne parlant français. « Être loin » ne signifie plus la même chose qu’avant. Lorsque j’étais petite, un appel téléphonique à ma grand-mère coûtait une fortune. On avait juste le temps de saluer et dire qu’on allait bien ! Aujourd’hui la technologie aide, la distance est plus facile à vivre, le monde est plus petit. (Mechelen, Belgique, 2013)

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Gonzalo
Gonzalo, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis arrivé à l’âge de 2 ans, en 1973 avec mes frères, Rodrigo, âgé de 5 ans et Fernando qui était bébé. Après ça, on a vécu plusieurs années dans un appartement à Colombes avec pour seuls meubles des caddies de supermarché, mes parents étaient prêts à rentrer au pays du jour au lendemain. Et puis, au bout de quelques années, ils ont compris : on a commencé à avoir des meubles ! Je suis retourné au Chili, j’avais 15 ans. J’y ai terminé mes études. Aujourd’hui, j’ai tourné la page. La France, c’est du passé. (Santiago, 2003)

J’ai longtemps cru que j’avais fait une croix pour de bon sur la France. Et puis il y a 2 ou 3 ans, j’ai été amené à renouer des relations professionnelles avec des Français. J’ai recommencé à parler français. Lors d’un voyage professionnel à Paris, j’ai retrouvé mes amis d’enfance. J’ai été accueilli comme un être cher. Toutes ces anciennes relations d’amitiés étaient intactes ! Ça a été merveilleux ! Depuis, je dois les revoir régulièrement !  Avec ma femme et mes trois enfants, nous envisageons même de venir vivre à Paris quelques temps ! (Santiago, 2013)

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Fernando
Fernando, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Ma mère, mes frères Rodrigo et Gonzalo et moi avons rejoint mon père en France, en 1973, j’avais un mois. Nous n’avions pas de bagage. J’ai grandi au sommet de la tour Z à Colombes. L’étage entier était occupé par des familles chiliennes. Les portes d’entrée des appartements n’étaient jamais fermées. Le palier était notre terrain de jeux commun. L’ascenseur donnait directement chez nous ! La machine à laver, la seule pour tout l’étage, tournait 24h/24 ! Nos parents, leurs amis et leurs enfants formaient une communauté d’exilés très soudée. Tout tournait autour du projet de retourner chez nous et de notre lutte pour le Chili d’Allende. (Santiago, 2003)

Pour mes parents, c’était terrible l’exil, mais pour mes frères et moi, c’était juste notre réalité quotidienne. D’avoir été fils d’exilé en France m’a beaucoup apporté. J’ai conscience de l’avantage d’y avoir grandi, et d’avoir bénéficié de la culture française, la lecture, la bouffe, le cinéma, la musique. Mais aujourd’hui, 24 ans après être revenu au Chili, je ne pourrai pas revivre en France. Je n’ai pas gardé de relation affective avec la France, au contraire de mes frères. Je ne sais pas pourquoi… (Santiago, 2013)

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Daniela
Daniela, Paris, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis née à Santiago et suis arrivée en France à l’âge de 3 ans. Bien que je ne me sois jamais vraiment sentie française, j’ai toujours été considérée par mes parents comme la française de la famille ! Je suis retournée pour la première fois au Chili, en vacances, à 15 ans. Ce fut magique. Je suis considérée comme « la gringa » là-bas. J’ai un petit accent français quand je parle espagnol. Ça me gêne cette image de touriste. En me promenant dans Santiago, je me suis dit : « sans l’exil de mes parents, j’aurais dû passer par ces rues-là tous les jours. » (Paris, 2003)

Je reviens de quatre années passées au Mexique avec mon mari. Notre fille y est née. Je suis partie là-bas à la recherche de mes racines latinos. Au début, je n’avais pas les codes. J’ai appris à être plus ouverte et j’ai compris que ce n’était pas en étant réservée qu’on se protégeait le mieux. Je me sens « bi-culturelle ». Cette rencontre avec mes origines latinos m’a permis de me rendre compte que je voulais vivre en France, y élever ma fille. En arrivant à l’aéroport de Roissy, il y a quelques jours, je me suis dit : « Ça y est, on est à la maison ! » (Paris, 2013)

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Ismaël
Ismaël, Paris, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Mon enfance, c’est en France. Notre famille s’est créée dans l’exil. À 14 ans, je quitte la France : ce n’est pas un retour au Chili, mais une arrivée ! J’ai continué ma scolarité à l’Alliance française de Santiago, comme beaucoup d’enfants d’exilés retornados. J’y ai monté un spectacle qui expliquait qui on était, notre double culture, ça s’appelait : Vies tranchées ! J’avais des difficultés à partager avec les autres Chiliens. Je serai toujours le cul entre deux chaises. Il faut assumer. Il n’y a pas un pays définitif. (Paris, 2003)

Je suis rentré au Chili en 2007. Et comme à chaque fois, ça a été un choc entre le rêve et la réalité. Il y a un problème d’adaptation. J’ai toujours l’impression d’être étranger. Ici, c’est chez moi… comme en France. C’est sain d’avoir un pied ici et un pied là-bas. C’est un aller-retour permanent. Le sens du voyage a changé, c’est moins épique, moins tragique, moins définitif, moins douloureux. Mon fils qui est né en France, je lui parle sans arrêt en français. Il va maintenant lui aussi à l’Alliance française. Nous, enfants de l’exil, avons un devoir de mémoire par rapport à l’histoire récente du Chili. (Santiago, 2013)

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Anita
Anita, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis du clan des retornados, de ceux qui sont revenus de l’exil. Être fille d’exilés est une fenêtre. Cela m’a donné une grande capacité d’adaptation. J’en ai construit une vision très critique d’ici et de là-bas. En France, cela manque de spontanéité, de chaleur humaine, il y a beaucoup de tristesse et de solitude. Ce qui manque au Chili, c’est la richesse culturelle qui a été remplacée par le nationalisme. (Santiago, 2003)

Ce sentiment d’appartenance à une double culture s’est atténué avec le temps, pendant mon processus d’insertion au Chili. Cela fait évidemment partie de mon ADN, mais maintenant que j’ai 35 ans, cette espèce de migration non choisie (l’exil) je la vois autrement. Nous, enfants de l’exil, que nous le voulions ou pas, faisons partie d’une élite, d’une génération pour laquelle il a été difficile de comprendre le Chili et l’Amérique latine. C’est une richesse d’avoir vécu en Europe, mais maintenant, il faut regarder par ici. Beaucoup continuent à être enfermés dans cet exil. Et pour participer à la construction de ce pays, nous devons « tuer » une partie de cet exil. Sans rien renier, mais sans se victimiser non plus. (Santiago, 2013)

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Isabel
Isabel, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis née en Allemagne de l’Est (RDA) et me suis retrouvée en banlieue parisienne à l’âge de 5 ans. Je n’avais pas de famille. J’étais renfermée. Le Chili était alors pour moi un mystère. Je suis allée y vivre à 14 ans et ce fut traumatique.Je n’avais pas été préparée, personne ne m’avait rien expliqué. Je ne comprenais rien. Je me sentais sans identité, sans racine. (Santiago, 2003)

J’arrive du Chili pour m’installer à Paris. Je me suis rendue compte que je ne m’étais jamais adaptée là-bas. Je n’arrivais pas à grandir. J’aime le Chili, mais je me sens mieux en France, je m’y sens en harmonie, stable. Ça marche mieux pour moi ici. La dictature au Chili a créé beaucoup de difficultés, au niveau de l’éducation et de la santé surtout. Nous, les « exilés », en retournant au Chili, nous avons apporté de nouvelles perspectives, de nouvelles manières de penser. (Paris, 2013)

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Ana
Ana, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

J’ai 26 ans, je vis depuis deux ans au Chili. Je suis née et j’ai grandi en France. J’étais tellement intégrée à la société française que j’avais perdu mon identité chilienne. J’ai découvert ma double culture à 16 ans, comme quelque chose de bizarre. J’ai commencé à m’intéresser au Chili à 19 ans. Auparavant, je n’avais pas trop de contact avec d’autres Chiliens et aucun lien avec le Chili. Et puis, on a commencé à me présenter comme « la copine chilienne ! ». Au Chili, j’ai ressenti parfois du racisme anti-français. J’ai souvent cette impression de ne pas être comprise. Je voudrais m’intégrer plus à cette société, y être heureuse. J’appartiens à la population sans-patrie. (Santiago 2003)

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Daniel
Daniel, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je n’ai pas eu d’histoire au Chili avant mes 17 ans. J’ai grandi à Trappes. Tous mes amis étaient fils d’immigrés. Ceux d’aujourd’hui, à Santiago, ont grandi hors du Chili, mélangés aussi à d’autres communautés. Je ne reconnais l’existence d’aucune frontière. À 12 ans, nous sommes allés vivre au Mexique. L’exil, c’était normal. Je suis une personne mondiale. J’ai dû défaire des amitiés à cause de l’exil et aujourd’hui il ne m’est pas facile d’avoir des relations avec les gens. (Santiago, 2003)

Depuis que je suis père, je me sens davantage intégré au Chili. Je me vois totalement comme « un Chilien ayant vécu à l’étranger ». Mais je continue à me sentir comme inadapté au système social du Chili. Ici, il y a comme un voile sur la politique. Les gens n’en parlent pas. Pour nous, exilés, la politique a de l’importance. L’idée de la résistance est valorisée en France, alors qu’au Chili, c’est mal vu. (Santiago, 2013)

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Ricardo
Ricardo, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

J’avais un an à mon arrivée en France. Je suis reparti au Chili à 15 ans. J’ai toujours su que je repartirai. Je me sentais étranger en France, ce n’était pas l’endroit où je devais être. J’ai le sentiment d’appartenir à un groupe particulier, celui des « enfants d’exilés ». Je partage la même expérience que celle d’autres jeunes qui ont vécu au Canada ou ailleurs. (Santiago, 2003)

J’ai peu de contact avec la France, et n’ai pas trop l’occasion de parler français. Avec mes amis, fils d’exilés, on parle français lorsque l’on ne veut pas être compris par les autres ! Le Chili a toujours été le pays où je devais être. Mais c’est un pays plus fermé que la France, avec beaucoup moins de diversité culturelle. Cette diversité m’a permis d’avoir une vision plus ouverte de mon pays. (Santiago, 2013)

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Marcela
Marcela, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

En 1992, à 11 ans, quand je suis retournée vivre au Chili, je me sentais française (j’ai la double nationalité), mes amies me manquaient. Aujourd’hui, je me sens ni française, ni chilienne. Je ne veux pas rester au Chili. Les Chiliens qui n’ont pas été en exil ne nous comprennent pas. Ils pensent que nous en avons bien profité ! Pourtant, en 1998, je suis allé en vacances en France, et ça m’a paru un pays froid, raciste et trop développé ! (Santiago 2003)

Je suis retournée en France en 2009, pour essayer d’y vivre. Je voulais lever ce doute : savoir ce que je serais devenu si j’étais restée en France au lieu de rentrer au Chili. J’ai choisi le sud en pensant qu’avec le climat, les gens seraient chaleureux comme au Chili. Mais non ! Pour moi les Français sont froids. Et rapidement, je me suis rendu compte que je ne me sentais pas française et que je ne voulais pas vivre là. Je ne me sens pas non plus chilienne… ni d’ici, ni de là-bas. Globe-trotter, oui ! (Santiago, 2013)

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Miguel
Miguel, Santiago, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis arrivé en France à 7 ans en 1975. J’ai beaucoup souffert d’isolement. Nous n’avions pas de contact avec la communauté chilienne. Nous étions déconnectés du Chili. Mes parents ne parlaient que de retourner au pays. J’étais fier d’être chilien, je ne me sentais pas français. J’idéalisais le Chili. Un oncle me racontait que c’était le pays de la fête. Je n’y suis revenu qu’en 2002, avec ma compagne. Ce fut un choc culturel ! J’y ai trouvé un pays différent. La dictature a tout changé, mais nous, nous n’avions pas changé. J’ai une tête de chilien, je n’ai pas d’accent quand je parle espagnol, mais je ne comprends pas les Chiliens ! Nous, les retornados, on leur rappelle la dictature, les mauvais souvenirs. (Santiago, 2003 – n’y habite plus depuis)

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Alvaro
Alvaro, Paris, 2003 - Inv. 2007.65.0
© Eric Facon, agence Signatures, EPPPD-MNHI - Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration

Je suis né à Santiago et suis arrivé en France à l’âge de 6 ans en 1983. Je n’étais pas content d’être là ! En CP, je passais les récréations à me cacher derrière les arbres ou dans les toilettes. J’avais honte d’être si différent. Je me suis renfermé sur moi-même. Je voulais retourner au Chili. J’y ai cru jusque mes 18 ans. (Paris, 2003)

J’ai le projet d’aller vivre au Chili. En tant que fils d’exilés, c’est une expérience à tenter, pas forcément définitive. Beaucoup de mes amis sont retournés là-bas. Mes parents, ça ne les tente pas trop. Ce n’est plus le pays qu’ils ont connu, il a évolué dans le mauvais sens. Les gens vivent dans des quartiers fermés, protégés, des enclaves par catégorie de revenu. Ça sépare les gens. Je ne suis pas vraiment Français, pas vraiment Chilien. Je me sens différent. Ce n’est pas si problématique, ce sentiment d’appartenance, c’est dans la tête. (Paris, 2013)

Les retornados : portraits de Chiliens retournés vivre au Chili

Ces deux portraits ont été réalisés par l'association Voix machine pour l'exposition Traversées qui donne à entendre et à voir le témoignage d'anciens exilés politiques chiliens racontant leurs expériences de retour à leur terre natale. Ils ont été réalisés à Santiago en 2019 à un moment assez particulier puisque le Chili connait alors un important mouvement social. Chaira et Hilda y racontent leur ré-installation au Chili, les difficultés du retour et évoquent ce que ce nouveau mouvement social au Chili réveille en elles.

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Témoignage de Chaira, ancienne réfigiée chilienne en France © Voix machine
Fichier vidéo
Témoignage de Hilda, ancienne réfugiée chilienne en France © Voix machine

Les films réalisés par Voix machine pour Traversées ainsi que ceux d'un précédent projet Locutorio migrante (série d'entretiens avec des exilés latino américains accueillis dans les années 70 à Fontenay-sous-Bois) sont visibles en ligne dans un webdocumentaire (accéder au webdocumentaire).


Pour aller plus loin

Pour compléter ces portraits et témoignages, nous vous proposons une série d'articles en ligne de sociologues et d'historiens.

Revue Hommes & Migrations

En 2013, à l'occasion des 40 ans du coup d’État, la revue du Musée sortait un numéro consacré au réfugiés chiliens. Le dossier retrace les étapes et les caractéristiques de cette migration chilienne en France en analysant les profils sociologiques des exilés et les conditions d'accueil qui leur ont été proposées à leur arrivée par les pouvoirs publics et les associations. Des articles explorent différentes facettes de leur installation dans une situation d'exil qui se prolonge, se transmet à leurs enfants et incite certains à un retour au Chili à la fin des années 1980. La région grenobloise est retenue comme territoire d'observation. Cet exil chilien donne lieu également à un formidable développement culturel et artistique, dans lequel la littérature occupe une place essentielle.

Accéder aux articles du dossier



À l'occasion des 50 ans du coup d’État, la revue a recensé dans ses archives les articles qu'elle a consacré au Chili depuis les années 90 jusqu'à nos jours et librement accessible en ligne.

Accéder à cet "écho des archives" sur l'exil des Chiliens

Dossier thématique

Les exilés chiliens en France : approche sociologique, article de Nicolas Prognon, enseignant, chercheur (septembre 2013), auteur de Les exilés chiliens en France, entre exil et retour (1973-1994), EUE, Saarbrücken, 2011.

Dossier réalisé par Anne Volery en collaboration avec l'association Voix machine, l'association Regarde !, Marie-Christine Volovitch-Tavares et Manuel Tavarès. Le Musée remercie mesdames Cristina Diaz Vergara, Geneviève Jacques et Natalie Gruer pour leur témoignage.