16Anuar Khalifi
« Dans un monde marqué par les extrémismes, la consommation, le matérialisme et la manipulation dont nous sommes les acteurs, j’essaie de créer à travers mon travail des œuvres qui constituent un amalgame entre réalité et fiction. »
Anuar Khalifi
Dans une peinture au style expressif et spontané, Anuar Khalifi se joue des stéréotypes de notre société, en particulier des images véhiculées dans les médias, pour interroger les questions d’identité.
Sa double culture, marocaine et espagnole, lui permet d’introduire dans son travail des références à l’Orient et à l’Occident. Trophy Room réinterprète une célèbre image de Huey Percy Newton, leader et fondateur du mouvement Black Panther Party. L’artiste entremêle des symboles soufis traditionnels (bonnet conique de derviche, tapis rouge) avec une iconographie orientaliste, tel le janissaire Ottoman ou le piment séché et des références à la culture occidentale avec le polo Lacoste. Avec ironie, il s’amuse de ces symboles, à l’instar du Pur-sang arabe qui semble avoir perdu de sa superbe. Si certaines métaphores sont déchiffrables, l’artiste brouille les pistes en créant un univers enchevêtré entre réalité et fiction, pour « désorientaliser l’image de l’Orient ». Dans cette salle des trophées sans trophées, l’artiste peint un cadre spatio-temporel impossible à définir.
Reprenant les codes de la peinture d’histoire, Anuar Khalifi en propose une réécriture, notamment à travers le regard d’un adolescent désœuvré, anti-héros moderne.