4Btihal Remli
« Mon objectif est de révéler une culture éloignée des clichés doux et orientaux répandus par la presse et les agences de voyages, et de montrer une facette d’un pays dont tout le monde parle, mais que personne n’ose montrer, celle de la sorcellerie, des rituels, des prières et du soi-disant djinn. »
Btihal Remli
Diplômée d’un master en architecture de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne au cours duquel elle s’intéresse à l’impact des pratiques rituelles dans l’espace public marocain, Btihal Remli s’oriente vers une photographie documentaire explorant les questions d’identité et de superstition.
À travers sa série The Djinni Diaries - Recipes, l’artiste s’intéresse aux traditions transmises de génération en génération au Maroc. Créés de feu sans fumée, les djinns, très répandus dans les croyances populaires du nord de l’Afrique, seraient des êtres surnaturels.
Ils peuvent être bons ou mauvais, apparaître sous forme humaine ou posséder un esprit. Certaines recettes magiques, utilisées depuis plusieurs générations pour maîtriser ou invoquer ces créatures invisibles, peuvent réaliser nos souhaits les plus profonds.
Sillonnant le Maroc à la recherche d’adeptes de ces pratiques, l’artiste recueille des dizaines de recettes, en rassemble les ingrédients secrets et réalise un journal de bord permettant de révéler un univers tabou.
En filigrane, elle évoque l’émancipation de ces femmes, pour qui la sorcellerie, bien que proscrite, peut devenir un moyen de contrôle et de pouvoir.