15Meschac Gaba
« Si je devais parler de la culture béninoise en disant que la voiture n’en fait pas partie, ce serait une erreur. J’ai voulu sortir du carcan qui ne justifie l’Afrique que par la tradition. [...] on a relégué l’Afrique dans l’art ancien, alors que le continent évolue en même temps que les autres. »
Meschac Gaba
Formé au Bénin dans l’atelier de Gratien Zossou et à Amsterdam à la Rijksakademie, Meschac Gaba développe une œuvre protéiforme, multipliant les médiums et s’attachant à la sculpture, l’installation, la performance.
En 2005, alors en résidence à New York, il imagine des perruques sous la forme d’« architectures tressées » inspirées des gratte-ciel dominant la ville. « Je cherchais des idées en me promenant dans Harlem. Il y avait beaucoup de salons de coiffure, avec des coiffures de l’Afrique de l’Ouest. Je me trouvais des repères par rapport à mes origines ». Il prolonge ce corpus avec les Perruques architecture, inspirées de monuments du monde, les Perruques voiture et les Perruques MAVA, centrées sur des personnages célèbres ayant marqué l’histoire. Il active ses perruques lors de défilés-performances qu’il réalise aussi bien à Cotonou, à Paris, qu’à la dernière biennale de Sharjah (Emirats Arabes Unis) en 2019.
Meschac Gaba élabore des pièces hybrides, croisant dans son geste créateur des éléments provenant du monde entier, des objets en mutation. L’artiste interroge avec subtilité les notions de déplacements et d’échanges mais aussi d’identité et d’altérité. Ses sculptures attestent précisément d’un « entre-deux ». Tout en se jouant des stéréotypes de tradition et d’authenticité liés au continent africain, il met au jour les traits et signes de la modernité de son pays.