Charles Frederick Worth
Couturier français d’origine britannique il est considéré comme le pionnier de la haute couture française.
Arrivé à Paris en 1845, il se fait rapidement remarquer comme couturier professionnel auprès de la très réputée mercerie Gagelin, et expose ses modèles à Londres en 1851 et à Paris en 1855. Rapidement, il fonde, avec un associé, sa propre entreprise en 1858 au 7, rue de la Paix.
Répondant aux exigences de ses clientes, il met à leur service son grand sens artistique pour créer des modèles uniques et inédits. C’est à lui que revient la conception de collections selon le cycle des saisons (printemps/été, automne/hiver).
Il s’adresse à la haute société et les élégantes de Paris et des quatre coins du monde se pressent dans son atelier : les femmes d’ambassadeurs ou de la haute aristocratie, comme la princesse de Metternich qui l'a fait connaître à l'impératrice Eugénie Bonaparte.
Sous Napoléon III, la France sort de l’austérité et profite des avancées techniques dans les domaines de la culture et du luxe. Worth se sert pleinement de ces innovations, notamment la photographie pour commercialiser et communiquer autour de ses créations.
Il conjugue ardeur au travail et sens du commerce. Ainsi, il organise des défilés qu’il met en scène, emploie des mannequins vivants qu’il nomme "sosies" et accepte les copies bon marché dans les grands magasins.
Worth est célèbre dans l’évolution du vêtement pour avoir remplacé la crinoline par la tournure. Dans le monde de la haute couture, il est à l’origine de la mise en mouvement du modèle.
En outre, le couturier organise ses collections autour de thèmes, développe sa technique en collaboration avec des artistes et artisans créant ainsi une complémentarité entre le créateur, l’artisan et le confectionneur. Grâce à lui la filière du vêtement devient un véritable secteur alliant expertise technique et création artistique.
C’est la naissance du créateur de mode, la haute couture devient une industrie de luxe, le vêtement une œuvre d’art.
Dans la lignée de Worth, l'école britannique :
Worth ouvre l’accès aux boulevards parisiens à des maisons de mode anglaises comme Redfern, Creed et Lucile qui y installent leurs succursales, en se spécialisant notamment dans l’art de la coupe et du tailleur.
Charles Pennington Poynter (Redfern)
Durant les années 1870, John Redfern (1820-1895), drapier de l’île de Wight, transforme sa firme en une maison londonienne de renom. Mais c’est à Paris en 1881, au 242 rue de Rivoli, que la marque acquiert une renommée internationale, sous la direction de Charles Pennington Poynter (Weymouth, 1853 – Paris, 1929). La France reconnaît en lui un digne représentant et défenseur de l’élégance parisienne. Peu après sa mort en 1929, la maison ferme ses portes.
Lady Lucy Christiana Duff Gordon (Lucile)
Lady Duff Gordon (Londres, 1862 – 1935), célèbre pour avoir survécu au naufrage du Titanic, fonde la maison "Lucile" à Londres, au tournant du XXe siècle. Forte de son succès, elle inaugure des succursales à l’international comme à Paris en 1911, avec pour assistant Edward Molyneux, futur grand couturier. Paul Poiret soutient immédiatement la participation de la maison anglaise à la Chambre syndicale de la couture de Paris, outrepassant toute distinction de nationalité.
Edward Molyneux
D’origine irlandaise, Edward Molyneux (Londres, 1891 - Monte-Carlo, 1974) ouvre sa maison de couture à Paris en 1919. Ses créations, sobres et élégantes, remportent un vif succès auprès d’une clientèle parisienne et européenne. En vertu de la réputation de la maison Molyneux, de sa "renommée à l’étranger" et de l’expansion économique de ses entreprises, Edward Molyneux est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 28 mars 1930. La maison ferme ses portes en 1977.