8Les antifascistes
Sixième partie
Depuis le XIXe siècle, l’exil politique est une composante de l’immigration italienne en France. L’arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922, et plus encore le tournant totalitaire du régime en 1925, contraignent les opposants, dirigeants de premier plan ou militants, à fuir l’Italie.
Très surveillés par la police française, parfois menacés d’expulsion, les Fuoriusciti poursuivent leur engagement en France au sein d’un mouvement antifasciste très divisé. Libéraux, Républicains, Socialistes, Communistes ou Anarchistes divergent idéologiquement mais aussi sur les modes d’action.
À la voie légaliste par des meetings ou des campagnes de presse s’oppose la confrontation directe, et parfois violente, avec les fascistes.
La Ligue italienne des Droits de l’Homme et le journal Giustizia e Libertà, formés à Paris, visent à transcender ces clivages. Il faut cependant attendre 1937 pour que, dans l’esprit du Front Populaire, la gauche italienne antifasciste se rassemble au sein de l’Union populaire italienne.