2Prologue
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L’arbre généalogique de très nombreux Français se ramifie de branches italiennes, symboles d’une immigration transalpine ancienne, devenue massive entre les années 1860 et 1960 et désormais bien intégrée.
Les échanges entre la France et l’Italie existent depuis l’Antiquité gallo-romaine. À partir du Moyen-Âge, des hommes, des femmes, des produits, des idées traversent les Alpes, manifestant l’influence du "modèle italien" sur la France et sur le reste de l’Europe. D’illustres noms créent le roman national par leur apport à l’histoire politique et à la culture du pays : Médicis, Concini, Mazarin, Vinci, Lully…
D’autres, moins connus, paysans saisonniers, saltimbanques, négociants ou banquiers sont aussi les acteurs de cette histoire italienne de la France. Chacun à sa manière dessine un portrait de l’Italien à la fois séduisant et parfois condescendant. Ce statut ambivalent subsiste à l’âge industriel face à "l’invasion" des migrants transalpins. La situation politique et économique de l’Italie conduit à l’exil alors que la France manque de main-d’œuvre. Les Italiens s’imposent comme la première nationalité étrangère dans l’Hexagone au début du XXe siècle et contribuent à l’essor de l’industrie, à l’urbanisation et retardent "la fin des paysans".
L’accueil n’a pas toujours été chaleureux. Avec les "macaronis", l’immigration pose problème. La proximité culturelle souvent vantée et bien réelle n’empêche pas les manifestations xénophobes, exacerbées en période de crises. Puis, les différences avec les "Ritals" s’estompent au fil des générations jusqu'à l’invisibilité. Français et Italiens s’en satisfont. Cependant, l’italianité ne se dissout pas totalement, marquant de son empreinte la culture française. Elle lui apporte une couleur, une tonalité, un goût et même une forme d’érotisme esthétique.
Des expressions artistiques variées, des évocations d’itinéraires, de lieux et de récits d’existences quotidiennes entre France et Italie témoignent que l’heure est au rappel d’une immigration relativement oubliée, parfois idéalisée mais dont l’héritage est considérable.
Focus : 1860-1960. L’immigration italienne en4 grandes périodes