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Compétitions sportives de la communauté arménienne en France. Photographies de Krikor Djololian-Arax.
Compétitions sportives de la communauté arménienne en France. Photographies de Krikor Djololian-Arax. Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration. Cyclisme, Inv. 2009.80.1.37. Athlétisme, course, Inv. 2009.80.1.17 . Athlétisme, saut à la perche, Inv. 2009.80.1.31
© EPPPD-MNHI

Compétitions sportives de la communauté arménienne en France

Krikor Djololian-Arax est né à Istanbul (Turquie). Il est mort à Paris en 1975

L’olympisme dans l’exil

Krikor Djololian, photographe professionnel de renommée internationale, responsable du scoutisme et sportif, est un Arménien né dans l’Empire ottoman à Adabazar en 1897. L’un de ses frères, Sirouni (1890-1973), poète, écrivain et grand activiste arménien, est le co-fondateur du premier périodique mensuel sportif arménien en 1911, Marmnamarz. Le sport arménien a en effet, connu un développement considérable après la révolution jeune-turque de 1908. Le génocide des Arméniens de l’Empire ottoman marque un coup d’arrêt brutal à cette dynamique.

À la fin de la Première Guerre mondiale, les structures arméniennes se reconstituent autour de l’aide aux survivants. C’est en novembre 1918 qu’est créée, à Constantinople, l’Union générale arménienne de culture physique et de scoutisme ou Homenetmen. La devise de l’organisation est de s’élever en élevant son peuple et sa patrie. Le Homenetmen ouvre des sections athlétiques et de scoutisme dans l’ensemble des pays d’asile des réfugiés.

Krikor Djololian a été, dans les années 1920, le photographe des sections athlétiques constituées par les réfugiés arméniens en France. Les photographies montrent ici la section de Paris, avec les 3e Olympiades du 9 août 1925. On reconnaît le stade de la Porte Dorée, à présent devenu le centre sportif Alain Mimoun. Ces instantanés capturent le geste sportif, la ténacité et la mobilité, le corps en mouvement dans l’effort et vivant par l’effort. L’olympisme ici représenté, est celui d’un peuple et non d’un État. C’est un esprit de corps : des corps disloqués et disparus du génocide à l’esthétique du corps sportif, de l’arrachement à la terre et au pays à la communauté reconstituée autour d’une pratique populaire partagée, de l’altérité multiforme de l’exil à la langue commune de l’athlétisme, du cyclisme ou de la course.

Dzovinar Kévonian, professeure d’histoire contemporaine, université Caen-Normandie, HisTeMé (UR7455)

 

Texte issus du portfolio « Le sport en migration dans la collection du Musée », revue Hommes & Migrations, « Parcours sportifs », n° 1344, janvier-mars 2024. Accéder au sommaire du numéro

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Vie quotidienne des Arméniens, 1920-1935. Photographies de Krikor Djololian-Arax © Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration

Vie quotidienne des Arméniens, 1920-1935

Le sport dans les collections du Musée

Informations

Inventaire
Cyclisme, inv. 2009.80.1.37 / Athlétisme (course), inv. 2009.80.1.17 / Athlétisme (saut à la perche), inv. 2009.80.1.31
Type
Photographie
Date
1925
Auteur
Krikor Djololian-Arax
Matériaux

Photographies sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent.

Dimensions

10 cm x 15 cm