"Indigène français débarqué en France en 1948 ; Algérien en 1962, j’ai emmené avec moi un peu de savoir, d’expérience professionnelle, de laïcité et de démocratie". Saïd Abtout
Le parcours de Saïd Abtout
Saïd Abtout est né à Mizrana, près d’Alger en janvier 1930.
Premier prix de son école, Saïd doit abandonner sa scolarité pour devenir berger à la suite du départ de son frère, mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. En 1948, il quitte l’Algérie et après 6 mois de chômage, trouve à s’embaucher dans une usine de détergent à Issy-les-Moulineaux. Il devient ensuite drayeur (tanneur) dans une entreprise de Bagneux.
Militant syndical à la CGT, il devient secrétaire de section et déclenche des actions pour l’amélioration des conditions de travail.
Après son licenciement en1953 du fait de son militantisme, il est recruté par la Mairie de Bagneux l’année suivante comme employé municipal. Il entame alors une nouvelle vie tournée vers l’engagement associatif et les activités culturelles qu’il aborde en autodidacte, tout en reprenant des études.
En 1954, la guerre d’Algérie gronde. Saïd la vit d’abord en France. Mais le décès de son père en 1958 l’amène à retourner à Mizrana. Il décide alors de militer dans les rangs du FLN, porté par son désir d’adolescent de voir naître une « Algérie sociale ». Menacé tant par l’armée française qui a arrêté son frère que par le FLN qui voit d’un mauvais œil son adhésion au communisme, il regagne la France six mois après son retour sur sa terre natale.
En juillet 1962, à l’indépendance de l’Algérie, Saïd choisit de retourner y vivre. Journaliste à Alger Républicain, il devient également directeur technique de la Fédération algérienne de ski et sports de montagne.
Militant syndicaliste et membre du PAGS (Parti pour une Avant Garde Socialiste), il s’oppose au coup d’Etat du Colonel Boumediene de 1965 ce qui lui vaut une peine d’emprisonnement d’une année. À sa sortie de prison, il trouve un emploi dans une entreprise textile en Kabylie dont il devient l’un des cadres administratif et syndical.
Vingt ans plus tard, dans les années 1990, l’Algérie traverse une "décennie noire". Saïd est menacé de mort par les islamistes. En 2005, il regagne la France.
La coupe
En immigrant en France, Saïd Abtout a repris ses études, fait valoir ses droits grâce au syndicalisme et a pratiqué le ski dans les Alpes, son rêve ! À son retour en Algérie, Saïd a continué le ski, devenant dans les années 1970 directeur technique de la Fédération algérienne de ski et de sport de montagne. Cette coupe est le symbole de ses nombreux combats, et surtout de ses victoires.
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Informations
Trophée. Coupe de premier prix du slalom attribuée à Saïd Abtout dans la station de Chréa en Algérie 10 janvier 1965
Alliage ferreux, marbre (vissé), métal
17,7 cm x 13 cm x 10,5 cm
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