La carte de membre de la CGT de Marius Apostolo
Don de Maxime Apostolo, suite au dépôt de sa mère Chantal Rogerat-Apostolo
Le parcours de Marius Apostolo
Marius Apostolo est né en France en 1924.
"Je suis né à Marseille, dans les quartiers Nord, tout près de raffineries de sucre qui tournaient essentiellement grâce au travail de Nord-africains et d’Africains.
Mon père était réfugié grec, chassé par les Turcs, arrivé dans la cité phocéenne en 1917, ma mère italienne. Nous étions 7 enfants, mes parents étaient quasi analphabètes. Je dois beaucoup à mes parents.
Mon père disait souvent : je veux que mes enfants aillent à l’école, le plus longtemps possible, qu’ils soient instruits, qu’ils deviennent quelqu’un et ne connaissent pas notre sort. Pendant 7 ans, j’ai porté la nationalité grecque. Je fais donc partie de cette « deuxième génération » dont on parle si souvent aujourd’hui" (Marius Apostolo, Témoignage d’un militant syndicaliste : l’immigration et la CGT, 24 mars 1984).
La carte de membre de la CGT
Dès son entrée dans la vie active, Marius Apostolo trouve dans le mouvement ouvrier un cadre de combat vis-à-vis de l’exploitation patronale et des injustices sociales. À partir de 1967, son engagement en faveur des travailleurs immigrés devient central dans son activité militante.
À 18 ans, la politique, le syndicalisme, je ne connaissais pas ces bêtes là… Puis l’expérience de l’usine aidant, je me suis ouvert au monde du travail. Ensuite j’ai milité au sein d’Associations Familiales. Après avoir été licencié de la Régie Renault à Billancourt en 1952 pour grève « politique », j’ai été pendant onze ans secrétaire du syndicat CGT, ensuite militant à la Fédération de la Métallurgie et responsable du Secteur Confédéral chargé des Immigrés à la CGT (…).
Je pense que la vie de mes parents, venus d’ailleurs, a dû conditionner mon engagement. En 1967, j’ai été nommé chef du service confédéral de l’immigration de la CGT (Confédération générale du travail). Ce poste m’a permis de me rendre compte des difficultés des ouvriers immigrés. Les jeunes générations qui n’ont pas vécu ces périodes ignorent pour la plupart pourquoi et comment les immigrés sont venus massivement en France, comment ils vivaient. Je ne crois pas inutile de rafraîchir les mémoires".
Pour son engagement, Marius Apostolo a reçu en 1982 la Légion d’honneur.
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