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Le maillot de gardien de but d’Ismaël Hajji, datant des années 1970
Le maillot de gardien de but d’Ismaël Hajji, datant des années 1970. Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration,
Inv. 2019.6.1
© EPPPD-MNHI
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Les chaussures de football d’Ismaël Hajji, datant des années 1970
Les chaussures de football d’Ismaël Hajji, datant des années 1970. Collection du Musée national de l’histoire de l’immigration, Inv. 2019.6.2.2
© EPPPD-MNHI

Le maillot de gardien de but et les chaussures de football d’Ismaël Hajji

Don d'Ismaël Hajji

Ismaël Hajji est né le 21 décembre 1956 à Tefret, un village du Sud du Maroc. Il est envoyé à Casablanca à l’âge de 9 ans chez une tante pour suivre des études.

« J’étais passionné de foot [...] j’avais commencé en ville, avec les copains de la rue, et puis dans un club organisé. [...] Je jouais dans une petite équipe de mon quartier comme gardien de but. [...]. Quand j’étais jeune, c’est vrai que comme tout le monde je rêvais de devenir un grand footballeur professionnel. Mais il y a un âge pour ça, où l’on rêve, on s’entraîne, on fait tout pour y arriver. À force de regarder les matchs à la télé française, j’ai eu envie d’aller en France. Quand je me suis décidé, j’avais 20 ans tout juste. Je me suis dit : “Je vais tenter ma chance, et puis si ça ne va pas, je reviens.” [...]

J’avais compté beaucoup sur ma famille pour qu’ils m’aident à réaliser mon rêve. Ils m’ont aidé mais c’était un peu court. Ils ont vu qu’ils ne pouvaient pas, donc ils m’ont dit : “Voilà, on a fait ce qu’on a pu, maintenant soit tu travailles, on ne peut pas faire plus.” C’est là où j’ai vu que, vraiment, le chemin était barré. Moi, je n’avais personne derrière moi, il fallait que je gagne ma vie, alors je jouais un peu, je travaillais un peu, jusqu’à ce que j’aie atteint l’âge de 25 ans. Là, j’ai été un peu raisonnable. Pour le foot, je comprenais que c’était trop tard. Je n’ai pas vraiment pensé à rentrer. Finalement, je suis resté. Mais pour le sport, ça n’a pas marché comme j’imaginais. Il aurait fallu s’entraîner tout le temps. J’avais trouvé un bon travail, dans une épicerie, je savais que le salaire serait meilleur ici. Là-bas, j’aurais dû tout recommencer à zéro
».



Elisabeth Jolys-Shimells, Cheffe du service des collections, Musée national de l’histoire de l’immigration

Témoignage d’Ismaël Hajji, recueilli par l’Atelier du Bruit pour la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 2008.

 

Texte issus du portfolio « Le sport en migration dans la collection du Musée », revue Hommes & Migrations, « Parcours sportifs », n° 1344, janvier-mars 2024. Accéder au sommaire du numéro

En savoir plus sur Ismaël Hajji :

  • Lire son portrait dans son intégralité :  Ismaël Hajji

  • Les parcours des donateurs du musée font l’objet d’entretiens filmés, qui sont présentés dans les salles d'exposition et accessibles en ligne. Retrouvez-les sur cette carte

Informations

Inventaire
Inv. 2019.6.1/2
Type
Objet
Date
Non renseignée
Matériaux

Maillot :  Textile coton et nylon

Chaussures : Cuir et matière synthétique cousu

Dimensions

Maillot : 80 cm x 110 cm

Chaussures : 15 cm x 8,5 cm x 28 cm