Le sabre de Jean Brasseur-Kermadec
Don de Bénédicte Kermadec
Trajectoire
Verviers, Liège (Belgique) - Londres (Angleterre) - Paris (France) - Bonn (Allemagne) - Madrid (Espagne) - Londres (Angleterre) - Toulon, Paris (France)
La parcours de Jean Brasseur-Kermadec
Jean Brasseur naît en 1914 à Verviers en Belgique. À quinze ans, rêvant de mers et d’aventure, il embarque pour l’Australie, sans avoir prévenu sa famille. À son retour, il oriente ses études vers la marine.
Officier de marine marchande au long cours, il est en mer lorsqu’il entend l’Appel du 18 juin prononcé par le général de Gaulle, depuis Londres, enjoignant les Français à continuer le combat face à l’Allemagne nazie. Jean Brasseur arrive en Angleterre en août 1940 et s’engage dans la Royal Navy, puis, en octobre, demande à servir dans les Forces navales françaises libres. Sous le pseudonyme de Kermadec, l’enseigne de vaisseau « auxiliaire à titre étranger » mène différentes opérations d’escorte de convois avant de rejoindre à sa demande le 1er Régiment de fusiliers marins et de participer aux combats de Tunisie et d’Italie. Il débarque en Provence le 15 août 1944 et s’illustre dans plusieurs batailles, notamment dans les Vosges. Il est l’un des soixante étrangers à être fait Compagnon de la Libération.
Devenu français en 1947, Jean Brasseur poursuit une carrière dans la Marine nationale. Il est appelé à l’État-major particulier du général de Gaulle en 1960. En 1961, il est autorisé à ajouter Kermadec à son état civil. Il poursuit des fonctions diplomatiques à l’international, devient commandant en chef en Méditerranée et promu vice-amiral d’escadre en 1972.
Seul marin à être citoyen d’honneur de sa ville natale, un rond-point lui a été dédié en 1998. L’ancre, haute de 3 mètres, a été offerte par la Marine française. Sa fille, Bénédicte Kermadec, témoigne en 2021 : « Quand cette place à Verviers a été inaugurée avec cette grande ancre qui a été donnée par la marine nationale française, la place Jean Brasseur-Kermadec, il avait invité quelques-uns de ses hommes, ses anciens combattants fusiliers marins nord-africains ou noirs africains. Et il y en avait un certain nombre qui vivait dans le Sud de la France et de temps en temps, il descendait là-bas passer leur rendre visite. Passer un petit moment. Je ne sais pas ce qu’ils trafiquaient ensemble, à se raconter leurs histoires. Et il avait emmené mon fils quand il avait 3 ans. Ils étaient partis tous les deux, main dans la main. Et je me disais : voilà, ça y est, il commence à transmettre. »
Lorsqu’il s’éteint en 1992, des obsèques nationales sont célébrées en la cathédrale Saint-Louis des Invalides.
Bénédicte Kermadec, fille de Jean Brasseur-Kermadec, nous a quitté le 24 mai 2024. Par le don associé au parcours de vie de son père, par sa participation essentielle à la collecte de témoignages sur le mouvement des travailleurs sans papiers et des parrainages républicains, Bénédicte Kermadec a contribué de manière décisive à enrichir les collections du Musée national de l'histoire de l'immigration de témoignages forts sur les luttes des personnes immigrées.
En savoir plus sur les témoignages liés à Bénédicte Kermadec
Le certificat de parrainage républicain de Liliana Arenas Higuita
Les parcours des donateurs font l’objet d’entretiens filmés accessibles en ligne. Retrouvez-les sur cette carte :
Informations
Métal, cuir et textile
l. 10,5 cm, D. 8,5 cm, L. 90 cm
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