En 1986, Ghazel quitte l’Iran pour venir étudier en France. "Nomade hybride", comme elle aime à se qualifier, Ghazel élabore une œuvre protéiforme, interrogée par les notions de déracinement, de nostalgie, d’errance ...
Dans Me (2003-2008), série d’autoportraits vidéo tragico-burlesques, Ghazel se filme dans de courtes séquences, toujours vêtue d’un tchador. Le tissu noir, représentation métonymique de la femme iranienne, devient progressivement un principe graphique liant les différentes saynètes entre elles.
Entre humour corrosif et poésie, détournement et transgression, association du texte à l’image, jeu subtil du champ et du hors champ, l’artiste, à travers des gestes comiques, répétitifs, désespérés, explore son identité multiple, son « autre moi ». En « suspension entre deux mondes » – chacun « tenant lieu de référence et de maison » –, Ghazel réinvente son univers. « Je suis une étrangère dans ces deux mondes – l’Occident et l’Iran – et c’est mon monde à moi que je révèle » (Ghazel, « Moi », in Michket Krifa, Regards persans. Iran, une révolution photographique, 2001, Paris Musées).
La silhouette de l’artiste devient figure fantomatique, sondant les écrans comme le temps.
Œuvre présentée dans l'exposition J'ai deux amours (16 novembre 2011 - 24 juin 2011)
Voir aussi :
Collection : Urgent de Ghazel
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