Programme pour « Le Bal Olympique » du 11 juillet 1924
Natalia Sergueïevna Gontcharova est née à Ladyjino (Russie) en 1881, elle est décédée à Paris en 1962.
À l’occasion des Jeux olympiques de Paris organisés durant l’été 1924, l’Union des artistes russes tient un bal costumé le vendredi 11 juillet de minuit à 6 heures du matin au profit de la caisse de secours des artistes. Dans cette frénésie de bals populaires qui fleurissent à Paris depuis le XIXe siècle, notamment à Montmartre ou à Montparnasse, l’Union des artistes russes, active en préparant des expositions et événements avec les artistes russes de l’École de Paris, trouve l’occasion parfaite de réunir le Tout-Paris. Pour la première fois, il s’agit d’un « vrai bal sportif costumé » dans lequel il est possible de profiter toute la nuit de nombreux concerts et spectacles (« sports japonais », « Foot-Ball général » ou « danses sportives »), avec la participation d’artistes comme Mikhaïl Larionov, Marie Vassilieff, Fernand Léger, Léonard Foujita ou Tristan Tzara.
Imprimé en noir et blanc, le programme détaillé comporte au recto une gravure de Serge Fotinsky d’après un dessin original de Victor Barthe représentant l’Apollon du Belvédère. En faisant référence au dieu de l’Olympe et en choisissant la Taverne de l’Olympia, boulevard des Capucines, l’Union invite, avec la touche d’humour qui caractérise les fêtes de l’époque, à profiter de manière décalée des Jeux olympiques. Au verso du programme se trouve un projet de costume réalisé par Natalia Gontcharova. Membre de l’École de Paris dans laquelle de nombreux autres artistes russes étaient présents, elle est une figure majeure de la scène parisienne durant l’entre-deux-guerres. Invitée à créer les décors et les costumes pour les principaux ballets russes de Serge Diaghilev, elle accompagne la troupe en tournée en Espagne, en Italie, et s’installe définitivement à Paris en 1918. Pour le Bal Olympique de 1924, même si le déguisement n’est pas obligatoire, elle dessine un costume en papier ou calicot coloriés « pouvant servir aux deux sexes ». Sans doute parce qu’il peut être enfilé sans difficulté, il est « recommandé aux personnes pressées ».
Chloé Dupont, assistante d’exposition au Musée national de l’histoire de l’immigration
Texte issus du portfolio « Le sport en migration dans la collection du Musée », revue Hommes & Migrations, « Parcours sportifs », n° 1344, janvier-mars 2024. Accéder au sommaire du numéro
Informations
Typographie sur papier
71,5 cm x 48,5 cm
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