Dustur (Constitution)

Des prisonniers musulmans installés dans la bibliothèque de la prison de Bologne, en Italie, prennent part à un cours expérimental, organisé par des professeurs et des bénévoles, sur la constitution italienne et celles de pays arabes basées notamment sur la sharia. Un moine italien ayant vécu dans le monde arabe et un médiateur culturel musulman venu du Maroc animent et guident la discussion. Chaque fois, un nouvel invité venu de l’extérieur vient parler avec les prisonniers d’un thème différent tels que la liberté religieuse, la justice, le monde du travail ou les crimes et « pêchés ». A l’extérieur, un jeune homme récemment sorti se réhabitue à la liberté. On le suit dans ces efforts de réintégration et sa volonté de témoigner de son parcours, de l’argent facile du trafic de drogue au dur labeur de l’étudiant en droit qu’il est devenu en prison, où il a passé huit ans. Il sera le dernier invité du petit groupe de prisonniers qui travaillent sur leur constitution. Un exercice passionnant et une rencontre émouvante que filme Marco Santarelli, tout en retrait et sans aucun commentaire. On ne connaît pas toujours le nom des gens mais peu importe, c’est leur interaction qui nous touche dans ce film qui interroge sur la construction de règles communes dans une société diverse. La différence d’origine, de parcours et de personnalité rend la tâche presque impossible et pourtant ils ont envie d’y arriver ensemble. L’espoir se niche dans ce dialogue.

Ce film a obtenu le prix des jeunes du Festival Cinéma du Réel 2016.

Catherine Guilyardi