Afghan Voices of Hope

Au coeur d’Afghan Voices of Hope, il y a l’espoir porté par Gaisu Yari que son pays retrouve un jour une vie intellectuelle et artistique foisonnante où hommes et femmes pourront exprimer leurs talents et leurs convictions. Pour ne pas oublier la vie d’avant, qui ils sont, pour raconter l’arrachement à leur terre après le retour des talibans et l’accueil dans un nouveau pays, Gaisu Yari collecte des témoignages d’Afghans et d’Afghanes dans le monde entier. Chacune de ces vies est une histoire qui mérite d’être racontée et sauvegardée. Pour le Musée, certaines se sont incarnées dans des objets sauvés d’un quotidien révolu, mais qui disent aussi le courage de tout recommencer.

"Entre la chute du régime taliban en 2001 et son retour au pouvoir en août 2021, l’Afghanistan a vécu deux décennies d’un progrès mesurable dans pratiquement tous les aspects de sa société. Cette période de développement des droits humains et des libertés civiles a été cruciale dans l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles dans de nombreuses régions d’Afghanistan. Le but d’Afghan Voices est de veiller à ce que ni la longue histoire de conflits de l’Afghanistan, ni ses défis politiques actuels et futurs n’expédient les histoires de ces vingt ans de succès et de progrès vers les recoins oubliés de l’histoire. 
Nous croyons que la collecte et la transmission de ces histoires de différents réfugiés afghans vivant tout autour du monde vont unir cette génération autour de leurs expériences et forces partagées. Les histoires serviront de fondation pour aider à les encourager à atteindre leurs objectifs et développer leurs nouvelles communautés. A travers la communauté émergeant du partage de ces histoires, celles et ceux qui souhaitent revenir un jour chez eux pourront dialoguer et collaborer pour un futur Afghanistan démocratique. En présentant ces témoignages de la diaspora afghane, nous espérons toucher l’écosystème international des droits humains et développer ses efforts de plaidoyer pour les droits des Afghans de toutes les communautés autour du monde."

Mina Rezaee a témoigné pour le projet Afghan Voices of Hope et, installée en France, elle a également témoigné pour le Musée et fait don d'un objet  :

"A Kaboul en Afghanistan, j’ai un café culturel. C’est un endroit pour les femmes, les gens, les artistes. Avec l’arrivée des Talibans, mon café a été fermé car les femmes n’ont pas le droit de travailler. J’ai fermé mon café et j’ai immigré en France. J’ai quitté l’Afghanistan parce que je ne voulais pas vivre dans un pays avec un régime comme les Talibans, où la vie est comme une prison.
Sept jours après la chute de Kaboul, le 23 août 2021, je suis arrivée en France avec un avion militaire. Le jour de la chute de Kaboul j’ai reçu un appel d’une personne ici en France, qui voulait nous aider à venir en France. Elle me demande de me rendre au plus vite à l’ambassade de France. Je n’ai pas beaucoup de temps, juste une heure ou deux. J’ai fermé la porte de mon café et j’ai dit au revoir à ma mère. Mon père a dit « tu reviendras », il ne m’a pas dit au revoir, il pensait que je reviendrais, mais c’est la dernière fois que j’ai vu mes parents.
J’ai choisi la France pour la grande valeur qu’elle accorde à la liberté. Il y a beaucoup de choses ici que j’aime beaucoup. La culture, littérature, l’art et bien sûr la cuisine française. Je suis en CAP cuisine à Rouen. C’est un nouveau monde pour moi, la cuisine française, c’est quelque chose que j’aime beaucoup, j’en ai la passion. J’aimerais peut-être un jour ouvrir mon café ici en France."

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