1931. Les étrangers au temps de l'Exposition coloniale
Première exposition temporaire produite par la Cité, 1931, Les étrangers au temps de l’Exposition coloniale sera visible au Palais de la Porte Dorée du 6 mai au 5 octobre 2008.
L'exposition
Le visiteur est immergé dans « l’air du temps » pour questionner les liens, ou non-liens, entre étrangers et coloniaux en France, en 1931. À la manière d’un théâtre, il est invité à découvrir l’envers du décor de l’exposition coloniale. Il pénètre dans les coulisses de l’exposition, pour découvrir une réalité sociale française bien éloignée du spectacle qui se donne à voir au bois de Vincennes.
1931 : exposition coloniale et envers du décor
Interroger les représentations, confronter immigration et colonisation, croiser l’histoire des migrants coloniaux et celle des immigrés venus de l’étranger, pour essayer d’en dessiner les traits communs et les singularités sont les lignes directrices de cette exposition qui les abordent par des éclairages thématiques : le travail, la politisation des étrangers, leurs statuts, leur vie en France et les représentations qu’en véhiculent les médias…
Le travail
Avec la question du travail, on observe d’un côté la diversité des emplois occupés par les étrangers et les migrants coloniaux (les usines, les mines, l’artisanat, les petits commerces, les professions libérales, les artistes et les intellectuels) et, de l’autre, les difficultés que pose, pour ces travailleurs immigrants, un contexte de crise économique.
La politisation des immigrants étrangers et coloniaux
Avec la question du rapport des immigrants étrangers et coloniaux au politique, on entr'aperçoit un contexte riche en débats et en mouvements, où les immigrants sont tantôt tournés vers la situation politique française, tantôt vers celle de leur pays d’origine. On retient notamment l’exemple des antifascistes italiens et des premières contestations de l’ordre colonial dans l’immigration (Ho Chi Minh, Leopold Sedar Senghor, Messali Hadj)…
L’Etat, les étrangers et les coloniaux
En contrepoint de la politisation des migrants, vient leur évocation dans les discours politiques français (à la fois par l’Etat, par les partis politiques et par les syndicats) et, au-delà, la façon dont ils sont appréhendés par l’administration : quels sont les termes, les catégories et les dénominations utilisées pour parler des étrangers et des coloniaux ? quels sont leurs différents statuts (notamment entre étrangers et coloniaux) ? quel est l’arsenal des mesures coercitives mises en place à cette époque et quels groupes touchent-elles plus particulièrement ?
La vie en France
La question de leur vie en France et de leur présence dans la société française vient terminer ce tableau via des thèmes comme les mariages mixtes, l’école, l’armée, les lieux de sociabilité (associations, cafés, fêtes…) mais également leurs pratiques culturelles au sens large (bals musette, chansons populaires, sport, radio, cinéma…).
Le rapport à l’Autre
Tout cela, par la scénographie de l’exposition, est mis en parallèle avec la question des représentations et notamment celles véhiculées par l’exposition coloniale qui sont à l’antipode de cette réalité sociale : mise en scène démesurée de l’Empire, sa glorification, le rappel de la « mission civilisatrice » de la France outre mer et de l’« exotisme des populations indigènes »… Cette exposition qui a été vue par des millions de visiteurs a suscité un réel engouement. La question du rapport aux autres est également abordée à travers les marques de xénophobie de l’époque et leur diffusion par les médias (presse, tracts, affiches, caricatures, cinéma) comme, par exemple, l’utilisation de faits divers par la presse grand public pour associer étrangers, coloniaux et délinquants.
Par le biais de photographies, d’extraits de films, de documents d’archives, le tout scénographié par l’architecte Massimo Quendolo, cette exposition rend compte de la complexité de cette époque que porte en lui le Palais de la Porte Dorée, vestige de l’exposition coloniale de 1931 et désormais Cité nationale de l’histoire de l’immigration.
Commissariat
L'exposition est produite par la Cité nationale de l’histoire de l’immigration
Commissaire général :
Jacques Hainard est directeur du Musée d'ethnographie de Genève (MEG), conservateur du Musée d'ethnographie de Neuchâtel (MEN) d'octobre 1980 à janvier 2006, chargé de cours d'ethnomuséographie à l'Institut d'ethnologie de l'Université de Neuchâtel d'octobre 1980 à septembre 2006
Commissaires associées :
- - Laure Blévis est sociologue, maître de conférence à l'université de Paris X-Nanterre et membre de l'Institut des Sciences sociales du Politique (ISP, CNRS). Elle est l'auteur d'une thèse de science politique portant sur le droit de la nationalité et de la citoyenneté dans l’Algérie coloniale (1865-1947). Ses recherches actuelles se concentrent sur les usages du droit en contexte colonial, en particulier sur les questions électorales. Elle mène parallèlement une réflexion sur l'écriture d'une histoire sociale de la colonisation rendant compte des pratiques quotidiennes et complexes à l'œuvre dans les sociétés coloniales.
- - Nanette Jacomijn Snoep est depuis plusieurs années responsable au musée du quai Branly de l’unité patrimoniale Histoire. Cette unité comprend entre autres les peintures et sculptures en provenance de l’Exposition coloniale de 1931 transférées après sa clôture au musée des Colonies. Anthropologue de formation, elle enseigne l’histoire de l’art africain et l’histoire des collections extra-européennes à l’université de Paris X et à l’Ecole du Louvre.
- - Hélène Lafont-Couturier aujourd’hui à la tête de la direction muséographique de la Cité, elle a été successivement conservateur au musée des Beaux-Arts de Bordeaux de 1983 à 1990 puis du musée Goupil de cette même ville de 1990 à 1997, et enfin du musée d’Aquitaine de 1998 à 2004.
- - Claire Zalc est chargée de recherche au CNRS, à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (ENS-Ulm). Elle travaille sur l’histoire de l’immigration au XXe siècle, ainsi que sur l’histoire sociale et économique de l’entreprise et des entrepreneurs. Ses recherches portent notamment sur l’histoire des artisans et commercants à Paris pendant l’entre-deux-guerres, les relations entre juifs et catholiques polonais dans la région lensoise des années 30 aux années 70 et la politique d’identification et d’aryanisation visant les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle mène parallèlement une réflexion sur les manières de faire et d’écrire l’histoire.
Scénographie :
- Massimo Quendolo - Site Internet
Ressources autour de l’exposition
Le catalogue de l'exposition est en vente à la librairie du Palais. Un certain nombre de ressources (dossiers, bibliographie, filmographie) sont également disponibles en ligne
Activités éducatives et culturelles :
Pour prolonger ou aborder différemment l’exposition plusieurs activités sont proposées, aux groupes en semaine, et à un public familial le week-end :
- des ateliers éducatifs et culturels : plutôt destinés à un public familial et aux enfants, ces ateliers sont l’occasion de réfléchir, d’apprendre ou de comprendre, d’échanger de façon interactive et ludique sur les thèmes de l’identité, de l’immigration, des représentations de l’autre, en opérant un voyage dans le temps.
- des visites commentées sont organisées dans l’exposition (visites conférence d’1h00 à 1h30, qui permettront de mieux appréhender le parti pris de l’exposition) et autour du Palais de la Porte Dorée : en partenariat avec le Centre des Monuments Nationaux, des promenades urbaines dans le XIIè arrondissement de Paris permettront, tout au long de l’été, de redécouvrir l’histoire du quartier de la Porte Dorée et du Palais (voir informations pratiques ci-dessous) ;
- enfin, des promenades à bord d’un autobus des années 30 sont organisées pour les visiteurs de l'exposition. Elles les conduiront du Palais de la Porte Dorée au Jardin d’agronomie tropical. Ce dernier, situé à l’extrémité nord-est du bois de Vincennes, a été créé en 1899 dans le bois de Vincennes pour coordonner les expériences agronomiques et réintroduire des végétaux sur de nouveaux sites de production (plants de café, cacaoyer, vanille…). On peut toujours y voir des vestiges de l’architecture de la France coloniale. Télécharger la plaquette programmation au format PDF
Informations pratiques :
- Ateliers et visites commentées : informations, horaires, réservations auprès du service des publics (mail - 01 53 59 64 30)
- Promenades urbaines : informations, horaires et réservations directement auprès du Centre des Monuments Nationaux. Centre des Monuments Nationaux - 7, boulevard Morland 75004 Paris - tél.01 44 54 19 30 – Site Internet (rubrique Actualités puis Conférence) Les visites conférences du CMN ne font pas l’objet de réservation préalable sauf dans les cas précisés dans leur programme. Il suffit de se présenter quelques minutes avant l’heure prévue au lieu indiqué. Prochaines dates : jeudi 17 avril 14h30 (RV devant les grilles du Palais de la Porte Dorée) ; mardi 24 juin 14h30 (RV métro Porte Dorée, sortie Parc zoologique, devant la brasserie « Les Cascades ») ; vendredi 11 juillet à 14h30 ; samedi 26 juillet à 10h30 ; mardi 5 août à 14h30 et jeudi 21 août à 10h30 (RV, métro Porte dorée, sortie vers le jardin zoologique , près de la brasserie « Les cascades »).
- Les promenades en bus se dérouleront le samedi 24 et le dimanche 25 mai : 3 départs (devant la Cité) sont organisés à 13h30 - 14h15 - 15h00, les retours étant prévus à 14h45 - 15h45 - 16h45 (devant l’entrée du jardin tropical : 45 bis, avenue de la Belle-Gabrielle 75012). Sur place deux présentations du lieux sont organisées à 14h30 et 15h30. Ces promenades sont destinées aux visiteurs de l’exposition et gratuites sur présentation du ticket d'entrée.
Au programme
- Tout public