Fidel 2013 : La marche en question
La première journée de l'édition 2013 du Festival images de la diversité et de l'égalité est construite autour de deux thématiques : la Marche pour l'égalité et contre le racisme (avec des projections de films inédits et de documents d'époque ainsi qu'une table ronde) et le cinéma marocain
De 14h00 à 20h00 : La marche en question, films & table ronde
14h00
La Marche des beurs, la marche pour l'égalité de Fouad Chergui
Documentaire, 2008, 52 min
La marche a trente ans… et maintenant ? Qu’en reste-t-il ? Notamment dans les quartiers, auprès des générations actuelles ? En quoi cette marche a changé la perception que les français ont de l’immigration, de ses enfants, des banlieues naissantes ? Comment les médias s’en sont emparés ? Comment les marcheurs, avec leurs moyens, ont réussi à mobiliser, et à frapper l’imaginaire français ? "C'est un pélerinage, indique le réalisateur, une façon de passer l'histoire aux générations d'aujourd'hui en repartant sur les traces des marcheurs". Il s’agit d’un travail d’information sur la mémoire de l’immigration et de l’intégration en France.
15h15
Minguette 83, paix sociale et pacification de Mognis Abdallah
1983, 30 min, production agence IM'média
Minguettes 1983 - Paix sociale ou pacification a été tourné au coeur des événements du printemps et de l'été 1983 aux Minguettes, dans la banlieue lyonnaise. Evénements qui donneront naissance à la Marche pour l'égalité et contre le racisme, accueillie à Paris le 3 décembre 1983 par près de 100 000 personnes scandant à l'unisson : "égalité des droits, justice pour tous !".
16h00 à 17h30
Table ronde : La Marche de 1983 à nos jours, 30 ans plus tard qu'en est-il du combat de l'égalité ?
Présentée par l'association Au Nom de la Mémoire, la table ronde est modérée par Marie Poinsot de la revue Hommes et Migrations. Avec :
- Toumi Djiaidja, président de SOS Avenir Minguette en 1983 ;
- Christian Delorme, curé des Minguettes en 1983 ;
- Marie Laure Mahé, marcheuse ;
- Mogniss Abdallah, agence IM'média ;
- Samia Messaoudi, journaliste ;
- Mehdi Charef, réalisateur ;
- Tewfik Farès, producteur-réalisateur de Mosaïques, émission FR3.
18h15
France, Fiction, 1h50, 1985, KG Production avec Kader Boukhanef, Rémi Martin, Laure Duthilleul, Saïda Bekkouche
Le Thé au harem d’Archimède est le premier long métrage de Mehdi Charef, tiré de son roman Le Thé au Harem d’Archi Ahmed publié en 1983 au Mercure de France. Le livre et le film racontent l’histoire de Madjid qui trouve refuge, dans la banlieue où il vit, auprès de sa bande de copains, notamment Pat, un français de souche et son alter ego blanc. Les deux amis paumés errent ensemble dans leur cité HLM où ils font les quatre cents coups. La mère de Madjid, la courageuse Malika, élève seule sa grande famille et désespère de voir son fils livré à lui-même. Partagé entre deux cultures, le fils refuse de répondre en arabe à sa mère, porte un blouson noir et écoute du rock anglais. Malika, quant à elle, n’accepte pas que son fils devienne français pour trouver du travail plus facilement. Le père de Madjid, handicapé mental à la suite d’une chute, est une figure absente. Le Thé au harem d’Archimède montre ainsi le fossé des générations entre des parents algériens émigrés, qui vivent encore dans le mythe d’un retour au pays, et leurs enfants qui ont grandi en France et essaient tant bien que mal de s’inscrire dans le société française. Deux mondes séparés notamment par des univers musicaux différents : alors que Madjid joue au flipper avec ses copains sur le tube des années 80 Words don’t come easy to me…, son père vit encore au son des instruments orientaux dans le bar où son fils vient le chercher. Salué par la critique et le public (plus de 550 000 spectateurs en 1985) et premier grand succès d’un réalisateur issu de l’immigration algérienne, le film de Mehdi Charef apparaît surtout comme une étape importante dans la représentation des Maghrébins dans le cinéma français.
Durant le festival, le collectif Au nom de la mémoire et l'association Aidda présentent dans le Hall Marie Curie une exposition de photographies sur la Marche des Beurs regroupant des photographies de Joss Dray, Brahim Chenchabi et Amadou Gaye et des affiches de l'époque.
"Les images, les affiches témoignent de ce combat porté par les marcheurs, et les citoyens qui se sont mobilisés, lors de cette traversée de la France, portant haut et fort le combat d'égalité. Des hommes, des femmes, de toutes générations, de toutes cultures manifestaient en 1983. Les visages, les slogans sont encore d'actualité. Marcher encore... Cette exposition est aussi l'expression de photographes engagés - ils n'étaient pas nombreux à l'époque - qui par leur travail photographique inscrivent dans la mémoire collective , l'image des luttes sociales de 1983" (Samia Messaoudi).
De 20h30 à 23h00 : Le nouveau souffle du cinéma marocain (en partenariat avec TV5 Monde)
20h30
Une si belle inquiétude de Brahim Fritah
France-Maroc, 2012, 12min, production : Les Films sauvages, voix : Dalila Ennadre, Lylia Ennadre
De ses pérégrinations durant quinze ans, le réalisateur a ramené des photos et des sensations. "L’Ange était là, à côté des étoiles, je l’entends faire éclater les yeux de mon bonheur". 12 min de poésie filmique
Maroc, Drame-Fiction, 2012, 1h32, production : Latefa El Berki, langue : arabe sous-titré français
Un couple d’acteurs, Hamza et Zineb, partent dans les montagnes de l’Atlas pour vivre les rôles qu’ils doivent jouer dans un prochain film, La légende d’Isle et Tisselt, de deux amoureux dont les larmes ont formé les deux lacs qui portent leurs noms.
Zineb traverse une crise amoureuse, déçue par celui qu’elle pensait être l’homme de sa vie. Hamza, lui, vient de rater son mariage et s’interroge sur les grandes décisions de son existence. L’espace et les gens que rencontrent Hamza et Zineb leur montrent que l’amour qu’ils pensaient unique pouvait avoir plusieurs autres formes. Ils mettent leurs sens à l’épreuve de l’air, des nuages, de l’eau, du tonnerre, de tout ce qui fait la vie ordinaire des nomades qu’ils rencontrent … Il s’agit-là d’une méditation autour de l’invisible dans nos vies.
Hakim Belabbes s’est emparé de ce mythe fondateur pour camper le scénario de son film, et dérouler le fil d’Ariane d’une histoire initiatique, au carrefour de l'intrigue amoureuse, de l'émancipation de ses personnages et du surnaturel. Rarement un film marocain aura réussi à atteindre cette incandescence mystique ; ce secret vibrant que porte le cinéma en son origine, celui de filmer l'invisible, le ténu, ce qui préexiste même avant le verbe, avant l'image...
22h30
Débat avec les réalisateurs
Informations pratiques
Du 3 au 6 octbre 2013 - Auditorium Philippe Dewitte
- Tarif par séance : 5 € / séance tarif plein et 3,5 € / séance tarif réduit
- Un pass " journée" non nominatif (trois séances) sera vendu au prix de 12 € tarif plein et 10 € tarif réduit.
- Un pass "festival", nominatif (9 séances) sera vendu au prix de 20 € tarif plein et 18 € tarif réduit.
- Les séances d'ouverture et de clôture, l'avant-première ainsi que les tables rondes seront gratuites pour tous, dans la limite des places disponibles.
Site Internet du Fidel : www.lefidel.com