L’exil des Chiliens en France. Quarante ans après, la transmission des mémoires

Projection-rencontre au cinéma La Clef

Dans les années 70, la société française accueille des milliers d’exilés chiliens qui fuient la dictature d’Augusto Pinochet. Restés actifs politiquement contre ce régime depuis l’étranger, ils vont pour une grande majorité s’installer durablement en France.

L’accueil de ces Chiliens est à l’époque très actif. De nombreux comités se forment pour faciliter l’installation des militants et de leurs familles. Ce capital de sympathie persiste dans les années 80, même si les migrations évoluent vers des profils de travailleurs économiques et de sans-papiers. Avec le retour de la démocratie au Chili, près d’un tiers de réfugiés chiliens décident de repartir dans leur pays d’origine, en conservant avec la France et la culture française de fortes attaches. Quelle transmission des mémoires des exilés chiliens s’est faite d’une génération à l’autre ?

Au programme

«La cicatrice»

un film de Daniela Castillo Briceno - Varan, Printemps 2012, 16min.
La Cicatrice comme une trace de l’histoire ; la mienne, un passé nébuleux, masqué, oublié. Maria PAZ a participé activement à la résistance contre la dictature de Pinochet. En 1987, elle est gravement blessée à Santiago du Chili. Film sélectionné au Festival de Bogota (2013)

« Exilios chilenos, exils chiliens, 40 ans après le coup d’état militaire, Isère/ Grenoble»

un film de Michel szempruch (Repérages), en collaboration avec Anouchka Hrdry et le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère-Maison des Droits de l’Homme avec le soutien soutien financier de la Ville de Grenoble, du Conseil général de l’Isère et de la DRAC/Région Rhône Alpes, 62 min.
A travers la parole de nombreux témoins, ce film relate le parcours d’hommes et de femmes venus se réfugier en Isère. Ces chiliens évoquent leurs souvenirs de l’extraordinaire expérience sociale et politique qu’a été l’Unité Populaire, de leurs luttes, du coup d’état de Pinochet, de la répression, de la résistance, de l’exil forcé. Ce documentaire raconte le rôle qu’a joué notamment Grenoble dans la solidarité et l’accueil des chiliens dans les années 1973-1985. Il retrace aussi leur nouvelle vie en Isère, les projets d’installation ou de retour, les engagements qui ont continué, leur implication dans la vie ici en France. Des français militants à l’époque racontent leur participation à la solidarité avec ces chiliens, les nombreuses initiatives, les amitiés crées, les espoirs et engagements partagés. 40 ans ont passé et les mémoires de cette période sont vivaces, parfois douloureuses, mais riches en humanité et en expérience, dont nous bénéficions encore aujourd’hui.

Débat

Suite à la projection, Marie Poinsot, rédactrice en chef de la revue Hommes et Migrations invite Michel Szempruch, réalisateur, et Ricardo Parvex, vice-président de l’Association d’ex-prisonniers politiques chiliens – France, à débattre autour du sujet.