Musiques en mouvement (1)

Les migrants emportent dans leurs bagages leurs musiques et parfois leurs instruments. Ils transplantent dans la culture française des courants musicaux venus d’ailleurs qui peuvent se transmettre aux autres populations et à leurs descendants, et ainsi enrichir les patrimoines communs. Par ailleurs, des artistes musiciens et des groupes musicaux étrangers font des tournées dans les pays européens où des migrants de la même origine qu’eux résident et ils touchent une audience qui peut souvent s’étendre au-delà de leur communauté avec des succès remarqués pour certains. L’influence de ces musiques d’ailleurs sur la création française est croissante depuis les années 70 et revêt l’appellation de « musiques du monde ».

Une séance avec François Bensignor (qui est notamment le chroniqueur "Musique" de la revue Hommes et Migrations), a élaboré un vaste panorama des influences par styles musicaux, afin de voir comment se dessinent les grandes tendances du moment : "Ces dernières années les musiques d’Europe de l’Est (tsiganes, klezmer, balkaniques, etc.) ont largement pénétré le domaine de la chanson française. L’Afrique reste également présente, mais elle se manifeste en matière de création sur des styles assez pointus: afrobeat, éthio-grove, etc. Le Brésil demeure une valeur sûre, comme les musiques celtiques. Le Maghreb accuse un certain recul, le raï ayant pénétré progressivement d’autres formes empruntant au hip-hop et au R’n’B. Le succès d’un artiste comme Ibrahim Maalouf — à la fois jazz, pop et world music — relève du phénomène. Sa présentation portera plus précisément sur l’évolution la plus récente des musiques d’origine africaine en France".

Organisé par Emmaüs Solidarité en partenariat avec Marie Poinsot, rédactrice en chef de la revue Hommes et migrations et le Musée National de l’Histoire de l’Immigration.