Portraits: singular stories

Soundirassane Nadaradjane

Né en 1950 près du comptoir français de Karikal, en Inde
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Soundirassane Nadaradjane, transmettre les bonnes choses © Atelier du Bruit
Soundirassane Nadaradjane, transmettre les bonnes choses © Atelier du Bruit

"Transmettre les bonnes choses"

1950 : Naissance près du comptoir français de Karikal, en Inde
1972 : Arrivée en France, formation de tourneur dans le Sud-Ouest
1973 : Arrivée à Paris, embauche dans l’entreprise Serméca
1979 : Mariage à Karikal, installation dans le XIVe arrondissement
1983 : Naissance d’Arthi Sophie Kalaivani
1990 : Naissance de Monicca Cowthami Subathara

Pour me présenter, je dis souvent : « Je suis né en 50, je fais 50 kilos et un mètre 50. » Comme j’ai la nationalité française, j’ai eu la chance de venir en France pour faire un diplôme de tournage et mécanique, avec l’espoir de bien réussir dans la vie et aussi de soutenir ma famille. Au début, je voulais retourner, je pensais rester un peu seulement. Mais cinq ans après, je suis allé en Inde, c’était en 1977, plusieurs personnes là-bas, des anciens et des gens sages, m’ont conseillé de rester en France. Alors, je suis ici. Comme on dit, j’ai la famille aussi, maintenant, et on est bien. Peut-être qu’à la retraite, je repartirai. Quand je suis en France, l’Inde me manque et quand je suis en Inde, la France me manque.

Comptoir français

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Répertoire de français/anglais ou tamoul réalisé pour venir en France en 73 dans le cadre du stage © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

Je viens de Karikal, un des cinq comptoirs français, c’était un peu différent de la colonie anglaise. En 1954, sept ans après le reste du pays, il y a eu l’indépendance, mais au début, tout est resté pareil : les noms des rues, l’église, le lycée... On écrivait encore l'état-civil en français. C’est une petite ville tranquille, comme Pondichéry : les rues sont parallèles, il y a une rivière, plusieurs temples, tout autour des rizières. Je suis né dans le village de ma grand-mère maternelle, parce qu’à l’époque, la femme accouchait chez sa mère. En tout, mon papa a eu huit enfants. Tous les deux ou trois ans, il naissait un enfant et on déménageait pour un logement plus grand. La France avait dit au peuple des comptoirs : « Vous êtes tous français, mais si vous voulez la nationalité, il faut opter. » Mon père et d’autres familles ont choisi de la garder, d’autres non. Beaucoup de gens ne connaissaient pas la circulaire, et certains refusaient de signer, de peur d’être rejetés par l’Inde. Les enfants pouvaient demander à la majorité. C’est comme ça que dans la famille, on était tous français et que je suis venu ici.

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Soundirassane Nadaradjane, "l’homme à la valise". Soundirassane a conservé avec tout son contenu la valise apportée de l’Inde pour son premier voyage en France, en 1972. Il a déposé ce souvenir au Musée, symbole d’une nouvelle vie qui commençait © Atelier du Bruit

Le creuset indien

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Archive. Soundirassane Nadaradjane, petit garçon entre son père et sa mère, années 50, Karikal © Collection partiulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

À la maison, on parlait tamoul, puisque on vivait dans une région tamoule, mais il y a 500 ans, l’un de mes ancêtres, qui était un guerrier, était venu avec le roi d’une autre partie de l’Inde, le Karnataka. Alors on parlait aussi le kannada, mais on ne savait pas l’écrire. Mon grand-père savait un tout petit peu le français, mon père pas du tout, seulement l’anglais. Grand-père lisait beaucoup de littérature, de textes religieux, il faisait du yoga tous les matins et tous les soirs et à Ceylan, il avait aussi étudié le bouddhisme. L’hindouisme a été toujours tolérant. On dit que, comme tous les fleuves vont à la mer, toutes les religions vont à Dieu. Dans mon enfance, je suis allé à l’école catholique anglaise ; on était des hindous, des musulmans, des catholiques, mais il n’y a jamais eu de problèmes. Les conflits, c’est à cause des politiciens, qui tournent la tête des gens pour leurs intérêts. Moi, maintenant, je vais au temple, mais j’aime aussi fréquenter les églises et les mosquées. Comme j’ai habité très longtemps le XIVe arrondissement, quand j’ai le temps, je vais prier à la grande église d’Alésia, pour être au calme et méditer. Tous les ans, je donne des sous pour l’église.

Le corbeau, le renard et le beignet de lentille

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Domicile Soundirassane Nadaradjane – il montre le Tirukural, recueil poétique de maximes tamoules emporté lors de son départ et lu et relu depuis © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.
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Domicile Soundirassane Nadaradjane – page de garde du Tirukural, recueil poétique de maximes tamoules emporté lors de son départ et lu et relu depuis © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

En France, certains disent: « On a pas de terrain de foot, on a pas ci, on a pas ça. » Mais quand j’étais enfant, j’allais chez ma grand-mère, c’était la campagne, il n’y avait rien et c’était bien. Avec une feuille, on se faisait un sifflet, on jouait à cache-cache, à un jeu indien qui ressemble au rugby, on jouait avec l’ombre et le soleil, avec la lune... Les grands-parents racontaient beaucoup d’histoires pour apprendre la morale, un peu comme les fables de La Fontaine – on a celle du corbeau et du renard, sauf que le corbeau indien tient dans son bec un vadaï, un beignet de lentilles. Il n’y avait ni télé ni radio, on apprenait tout par les grandes personnes et par l’école : comment être honnête, ne pas mentir, aider les gens. Maintenant, j’essaie à mon tour de raconter à mes filles, parce que c’est comme ça que j’ai appris la vie. Il y a une maxime qui dit : « À vos enfants, donnez des études. L’argent, on peut vous le prendre, mais le savoir, on le garde pour toujours. » Le devoir du père, c’est d’élever l’enfant pour l’amener à être premier ; celui de l’enfant, c’est d’honorer ses parents par son mérite. Il y a bien d’autres paroles sages, je ne peux pas les citer toutes, surtout en français.

Soutenir la famille

Papa avait un magasin d’électricité et à côté, il travaillait comme médecin homéopathe. Il avait appris tout seul et il soignait les gens du quartier – les pauvres, il ne les faisait pas payer. Un jour, un officier français est venu acheter du matériel au magasin et lui a proposé d’entrer dans l’administration. Grand-père a gardé la boutique, mais comme il était gentil, il donnait beaucoup à crédit, alors ça n’a plus bien marché, il a fallu fermer. Chez moi, tout le monde est allé à l’école, mais à part ma sœur et moi, c’était l’école publique, parce qu’avec un seul salaire, il fallait partager. On était pas pauvre, plutôt de la classe moyenne. C’était une vie heureuse, une petite ville où on avait des copains, des études correctes. Je pensais surtout à ma famille. Et toujours maintenant. Je me le suis promis. Je suis le premier garçon, j’avais le devoir d’aider les autres pour leurs études. C’est avec ce but-là que je suis venu en France. J’ai passé le BEPC en anglais, et comme mon oncle travaillait à la banque, j’ai continué par la dactylographie, en espérant qu’il pourrait me trouver une place. J’avais commencé la sténo aussi.

Etat recruteur

Et puis la France a envoyé des gens à Karikal pour recruter des travailleurs. Avec les copains, ils nous ont fait faire des tests psychotechniques. J’ai réussi l’examen, mais j’ai dû faire un stage de trois mois à Pondichéry pour apprendre le français, je ne parlais que l’anglais. Après, il m’ont demandé : « Qu’est ce que vous allez faire comme métier ? » Je n’avais pas le temps de réfléchir, alors j’ai répondu : « Bon, je vais faire tournage. » Donc, je suis venu directement pour apprendre un métier, trois mois à Bordeaux-Bègles et six mois à Brive-la-Gaillarde. Il fallait de l’argent, parce qu’au bout de trois ans, mon père prenait sa retraite. J’étais obligé de démarrer vite. J’aurais pris même un travail de manutention. Après, j’ai voulu changer, comme mes copains, pour aller dans un bureau, mais mes frères sont arrivés au bout de deux ans, il fallait les loger, alors je suis resté. Eux, ils ont choisi électronique, je les ai conseillés. Moi, j’étais venu tout seul, j’étais le premier et je ne savais pas. Comme dit le proverbe, il faut aimer ce qu’on trouve. C’est un métier dur, c’est vrai. Avec le bruit des machines, j’ai perdu un peu d’audition.

« Comme un miroir »

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Archive. Soundirassane Nadaradjane – photo de famille réclamée aux siens alors qu’il se trouvait en France pour son premier hiver, en 1972 © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

J’étais content de partir pour aider ma famille, et même maintenant, je suis content de la France. J’avais un peu peur aussi, parce qu’à part les copains, je ne connaissais personne. Je ne savais pas comment j’allais avancer dans ma vie, à 10 000 kilomètres, dans une autre civilisation. J’avais vu seulement des photos et un vieux film avec Raimu, à l’Alliance française, alors c’était une découverte totale. Le jour de mon arrivée, le frère d’un copain, qui était déjà à Paris, m’a emmené voir la Tour Eiffel. Vraiment étonnant ! Dans la rue, je marchais avec la tête en haut, je regardais les bâtiments. Au début, le français m’a donné du mal. Il y avait une émission à la télé, chaque week-end, pour enseigner l’anglais, alors j’écoutais pour apprendre indirectement le français. J’ai beaucoup appris dans les livres, aussi. Mais quand les gens parlaient avec une cigarette dans la bouche, je ne comprenais rien du tout. Par contre, avec eux, c’était comme un miroir : comme je suis gentil et serviable, eux c’était pareil, ils étaient sympas. Je voyais qu’ils étaient courageux aussi, qu’ils travaillaient très dur. Et puis ils s’embrassaient dans la rue, en Inde ça ne se faisait pas.

« L’Indien » de Brive-la-Gaillarde

Pour mon départ, ma sœur m’avait acheté un pot de condiment, on savait qu’ici, la cuisine est fade ; avec les copains, on a réussi à le faire durer presque une année entière ! Mais j’ai adoré le petitdéjeuner, même en dormant, j’y pensais déjà en rêve — en Inde, on n’avait ni beurre, ni confiture. Je me suis adapté petit à petit à la manière de vivre. Là-bas, on mange des petits pois grillés en promenade, ici un cornet de frites. Maintenant, j’aime les deux. Quand j’ai fini mon stage à Brive, comme j’étais le premier de la classe, un patron voulait m’embaucher, mais j’ai préféré venir à Paris. Là-bas, j’aurais été toujours « l’Indien ». Mon premier logement ressemblait un peu au film Viens chez moi, j’habite chez une copine : un copain m’a invité chez son copain, à Paris, dans un studio. On était célibataire, on s’arrangeait ; certains dormaient sur les lits, les autres par terre. Les toilettes étaient en bas, dans la cour. C’était un peu dur, mais on était heureux parce qu’on s’entraidait, on faisait la cuisine ensemble. Quand j’ai mangé indien pour la première fois, au bout d’un an, ça m’a fait grand plaisir. À l’époque, on achetait encore les épices chez les Chinois.

Patience

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Portrait. Soundirassane Nadaradjane, montre des pièces qu’il a fabriquées dans son métier de tourneur © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

Au début, c’était quand même solitaire. Heureusement, j’avais les copains pour me distraire, mais le pays me manquait. L’argent aussi, on avait très peu d’économies. Dès que j’ai eu un logement, au bout d’un mois, j’ai commencé à envoyer une partie de la paye. Pendant deux ans, je n’ai presque rien acheté pour moi, je pensais surtout à ma famille. Heureusement, j’ai trouvé tout de suite un travail. D’abord à Belleville, dans une petite fabrique de vis et d'écrous, ce n’était pas un travail très précis. Et puis un copain de Brive, un Martiniquais, qui était fraiseur, m’a amené chez son patron. J’y suis allé le samedi – à ce moment-là, il y avait du travail, on faisait six jours sur sept, de 7h du matin à 7h du soir. On m’a montré l’atelier et les pièces. Je me demandais comment j’allais faire, mais comme j’étais sérieux, j’ai appris vite. Il n’y avait pas beaucoup d’avantages, pas de 13e mois ni de cantine, alors peu de Français voulaient travailler là. On fait des pièces sur commande, en sous-traitance. On me donne les tâches délicates, parce que je suis patient. J’aime la précision. Comme le patron me connaît, il me garde ; comme moi je le connais, je continue.

« Pourquoi tu ne vas pas travailler chez toi ? »

Maintenant, sa fille est secrétaire, mais je l’ai connue dans sa poussette. Ça dure depuis 32 ans. C’est ma philosophie : s’il y a un problème ici, on en trouvera un autre ailleurs ; mieux vaut garder le problème qu’on connaît. Le racisme, je n’en souffre pas, sauf quelquefois, quand les gens sont jaloux et qu’ils ne me connaissent pas. Souvent, je laisse passer, mais si on me presse trop, j’attaque – avec des mots, des explications.

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Archive Soundirassane Nadaradjane – dans l’entreprise de mécanique Serméca, où il travaille depuis 1973 © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

Un vieux monsieur venu comme fraiseur, peut-être 15 ans après moi, m’a demandé, un matin : « Pourquoi tu ne vas pas travailler chez toi ? » Ça m’a énervé, je lui ai répondu : « Vous, vous êtes restés 300 ans chez nous, je suis ici depuis même pas dix ans et vous faites déjà la gueule ? » J’aurais pu ajouter que chez nous, les Français nous ont fait travailler, et qu’ici, eh bien, on travaille aussi. J’ai mis quelques années à voter, parce que pour ça, il faut comprendre la politique. La première fois, c’était aux Européennes, en 1979. J’étais le seul de l’atelier, et ça faisait rigoler le patron. Depuis, selon la situation, je vote pour tel ou tel, mais je ne dis pas qui. Même ma femme, ma fille, je ne le leur demande pas. On a le droit de le garder pour soi.

Suganthi et Marie-Louise

La première fois que je suis reparti en Inde, c’était au bout de cinq ans, parce qu’à l’époque, les billets d’avion coûtaient très cher. Je me suis marié deux ans après, en 1979. À ce moment-là, un travailleur de France, c’était quelqu’un de classe. Donc, c’est vrai, beaucoup de gens voulaient bien marier leur fille avec moi. Ma femme, Suganthi, avait 19 ans. On se connaissait déjà mais c’était un mariage arrangé par nos familles. On s’est marié là-bas et puis on est venu ici. Pour elle, ça a été beaucoup plus dur que pour moi. En Inde, les femmes restaient à la maison, toujours dépendantes. À Paris, elle ne connaissait rien et moi je travaillais toute la journée. Heureusement, on a trouvé un appartement rue Didot, dans le XIVe, au numéro 15. On a habité là vingt ans. Et on a eu une voisine très gentille, Madame Mercier Marie-Louise, qui l’a aidée. Au début, elle l’a amenée partout avec elle, au marché, elle lui a appris à parler le français et les usages. Cette dame est décédée maintenant, mais on reste toujours en contact avec ses enfants.

La vie a passé plus vite

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Archive Soundirassane Nadaradjane – photo de famille en Inde, années 90-2000 poster affiché au mur © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

Après, ma femme a suivi des cours du soir: français, informatique, anglais, et puis comme elle voulait travailler, elle a gardé des enfants. Elle vient de trouver un travail au Tribunal de Grande Instance à Paris, pour le moment encore à l’essai. C’est tout près de là où elle est allée faire les papiers pour la nationalité. Il faut la féliciter, parce qu’elle s’est débrouillée pour arriver à ce niveau-là. Après le mariage, beaucoup de choses ont changé. Les années avançaient plus vite, surtout après la naissance de notre première fille. On ne pensait plus à notre avenir, mais à celui des enfants. Les vaccins, le médecin, l’école, le mercredi la classe d’Internet, ceci cela... On a vieilli plus vite. On a donné trois prénoms à chacune, en pensant qu’elles pourraient choisir celui qu’elles préféraient : la première, Arthi Sophie Kalaivani, la deuxième, Monicca Cowthami Subathara. Elle, elle est née prématurée et comme on n’avait pas encore prévu un nom et que c’était en 1990, quand Monica Seles a gagné le tournoi à Roland-Garros, on a choisi son prénom, mais avec deux c.

Karma

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Domicile Soundirassane Nadaradjane – au balcon © Collection particulière Soundirassane Nadaradjane, Atelier du Bruit.

Le travail me fatigue, avec les transports ; et quand on rentre, il faut faire les choses de la maison. Je suis obligé de continuer quand même jusqu’à la retraite, pour payer les crédits, les études des enfants... L’aînée est en cinquième année de médecine. En Inde, autrefois, on disait toujours qu’il faut être médecin ou ingénieur. Mon père, en plus, voulait qu’elle fasse comme lui. Finalement, elle s’est décidée. C’est dur, mais comme elle avait déjà un bon niveau au bac, elle a réussi l’examen d’entrée et elle continue. C’est vrai, je suis content, mais je pense que c’est Dieu qui m’a donné d’arriver à ce point-là. Nous, en Inde, on croit beaucoup au destin. Le bébé, dans le ventre de sa mère, a déjà son destin écrit. Ça vient du karma, de ce qu’ont fait les parents, de ce qu’on a fait dans l’ancienne vie aussi. Comme mes parents, mes arrières-grands parents, ont bien fait, moi je suis bien comme je suis. D’ailleurs, je dis la même chose à mes enfants : « Continuez à faire honnêtement votre vie, pour pouvoir transmettre les bonnes choses. » Vivre dans la grande ville, j’aime beaucoup ça, pour les activités, les musées, les bibliothèques. On peut lire, approfondir, tout est près de chez soi. Une fois que j’ai compris le métro, je me suis bien débrouillé, j’ai commencé à me promener beaucoup. Après le mariage, je suis rentré dans les associations franco-indiennes. Avec les copains, en 2001, on a commencé un journal en tamoul pour les Pondichériens, Deepasoudar. Il y a des poèmes, des conseils, des proverbes. On cherche souvent dans les livres. Et moi, je cherche dans mes souvenirs, aussi. J’aime garder tous les souvenirs.
 

 

Témoignage recueilli en janvier-février 2007

Production : Atelier du Bruit
Auteur (entretiens, récit de vie) : Irène Berelowitch
Photos et films : Xavier Baudoin

En savoir plus sur l'immigration indienne : 

  • [revue] "Diasporas indiennes dans la ville", Hommes et Migrations, n°1268-1269, Juillet-octobre 2007. Voir la revue