Zones d'éducation prioritaire : quels moyens pour quels résultats ?

Pour la première fois, trois chercheurs dressent un bilan de ce dispositif de discrimination positive ayant pour objet de doter de moyens supplémentaires les établissements marqués par un fort échec scolaire, en suivant tout au long de leur scolarité deux panels d'élèves entrés en sixième en 1980 et 1989. Ils concluent sur un triple constat d'échec. Tout d'abord la lente et faible diminution du nombre d'élèves par classe due à l'affectation des dépenses supplémentaires, loin d'être négligeables, à des primes aux enseignants et non à des créations de postes supplémentaires. Par ailleurs, le classement en Zep a aussi un effet de stigmatisation : il s'accompagne d'une baisse du nombre d'élèves et d'une augmentation de leur homogénéité sociale, ce phénomène d'évitement par les parents se doublant d'une fuite des enseignants. Enfin la mise en place des zones d'éducation prioritaires n'a eu aucun effet significatif sur la réussite des élèves. Un autre chercheur, Marc Gurgand, dans cette même publication, tempère cependant les conclusions de cette étude.