Le “gouvernement humanitaire”
Entretien avec Michel Agier, anthropologue, directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche à l’IRD, dirige depuis 2004 le Centre d’études africaines, une unité mixte de recherche IRD-EHESS
H&M : Comment avez-vous été amené à travailler sur les réfugiés en Afrique ?
J’ai mené des recherches en Amérique latine et en Afrique, sur les zones urbaines précaires, les zones marginales, les quartiers spontanés (comme on le dit en Afrique) ou les invasions (Amérique latine), donc sur toutes les situations d’habitat et d’installation précaires dans les contextes urbains. C’est comme cela que je me suis intéressé à la question des déplacés/réfugiés en commençant en Amérique latine, et plus précisément en Colombie, où j’ai étudié les migrants qui, en 1998-1999, fuyaient de la côte pacifique vers la ville de Cali. Ces déplacés internes fuyaient les zones de conflit entre les paramilitaires et la guérilla.