Malik Nejmi, Bâ Oua Salâm, 2005
Malik Nejmi, d’origine franco-marocaine, scrute l’histoire familiale sur fond d’histoire collective. Grâce à la photographie, il renoue le lien au-delà de la Méditerranée, avec ce Maroc, déserté par le père depuis 1995 et où Nejmi a passé, enfant, une partie de ses vacances. "Tu es parti comme un voyageur, je suis revenu comme un fils d’immigré", lance le photographe.
Par une approche narrative et intimiste, les Images d’un retour au pays (2001) évoquent les retrouvailles avec la famille restée là-bas pendant que les photographies sondent les traces de l’invisible et dévoilent en filigrane l’absence du père. Ces clichés successifs d’une terre retrouvée finiront par ramener le père au pays en 2005.
En télescopant les temporalités, Nejmi compose des scènes qui semblent tirées des albums de famille. Mais elles trahissent leur contemporanéité par le traitement photographique, les plans quasi cinématographiques, les jeux subtils entre champs et hors champs ou encore le format carré des photographies qui n’est autre que la reproduction du cadre de la fenêtre de l’appartement familial d’Orléans d’où, petit, s’évadait son imaginaire vers le pays du soleil couchant.