La bande dessinée témoigne elle aussi des migrations. Certains auteurs s'en sont saisi pour aborder des récits d'auto-fiction, mêlant l'autobiographie et la fiction, leur permettant de revenir sur l'expérience migratoire et ses effets.
Baru débute en 1982 dans Pilote avec des récits complets. En 1985, il obtient l'Alfred du meilleur premier album en langue française au festival d'Angoulême pour le premier tome de sa série Quéquette blues.
Le thème le plus récurrent de son œuvre est la classe ouvrière, et plus particulièrement celle de l'est de la France et des immigrés italiens. Les années Spoutnik en est un très bon exemple. C'est une œuvre partiellement autobiographique traitant de la vie des enfants d'immigrés dans les cités ouvrières de Lorraine dans les années 1950.
La planche ci-dessus est issue de cet album. Sainte-Claire, 1957. En lisière des compétitions enfantines réglées la plupart du temps sur un terrain de foot, on assiste à d’autres conflits, autrement plus lourds d’enjeux dans le monde des adultes. Parmi les communautés immigrées, préjugés et racisme sont traités par Baru sans complaisance mais avec un humour tout humaniste.
Le style est à la fois proche de la caricature et tout en subtilité. La technique de l’aquarelle a été utilisée pour l’artiste pour une mise en couleur directe dont les essais sont visibles dans la marge supérieure.
Hélène Bouillon
En savoir plus sur la bande dessinée :
Exposition temporaire : Albums - Bande dessinée et immigration. 1913-2013
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