Nourrices à Marseille
La figure du migrant est souvent masculine. Les hommes ont certes toujours été plus nombreux que les femmes à émigrer, mais l’écart tend à se resserrer à la fin du XIXe siècle, sous l’effet à la fois d’une migration plus familiale et du développement de filières autonomes de migrations féminines.
Au-delà de la "traite" de jeunes filles destinées à la prostitution, certains secteurs d’activité apprécient cette main-d’œuvre. Dans l’industrie textile d’abord, où l’emploi féminin domine, les Italiennes sont souvent majoritaires. Marseille fournit un cas intéressant de diversification de l’emploi féminin dépassant la figure traditionnelle de la portereis, débarquant les oranges sur le port. À Grasse, les Italiennes sont plus nombreuses que les Italiens à la fin du XIXe siècle, trouvant à s’employer dans l’industrie de la parfumerie. Elles occupent, par ailleurs, de nombreux emplois domestiques dans les quartiers bourgeois des villes françaises. La figure de la nourrice piémontaise devient même archétypale.
En savoir plus sur l'immigration italienne :
- Exposition : Ciao italia !
- Dossier thématique : Les italiens en France : jalons d’une migration
- Dossier thématique : Les Italiens dans l’agriculture du Sud-Ouest (1920-1950)
- Podcast : Le massacre des Italiens. Aigues-Mortes, 17 août 1893
- Podcast : Exploités, protégés ? Les enfants migrants italiens au travail à la Belle Époque