Luttes sociales et politiques

La capitale française a été le théâtre de contestations politiques d’ampleur en 1968, mais aussi lors des luttes contre les violences raciales, lors des grèves dans les usines ou des occupations dans les foyers durant les années 70. Ces luttes sociales et politiques ont été progressivement investies par la jeunesse d’origine étrangère. Le début des années 80 constitue une période charnière avec la Marche pour l’égalité, partie de Marseille et arrivée à Paris en décembre 1983.

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H&M documents n°744

H&M documents n°744, septembre 1968

Peu après les événements de 1968, Hommes et Migrations rassemble un ensemble de documents qui apporte un éclairage inédit sur l’implication des immigrés dans la lutte sociale. Il tente d’établir un bilan des événements et des perspectives ouvertes par les revendications des comités de travailleurs et d’étudiants étrangers notamment en ce qui concerne leurs demandes sur le plan social, politique, mais aussi scolaire ou sanitaire. Vient ensuite une analyse du mouvement des étudiants d’Outre-mer, volontairement isolés par les autorités métropolitaines pour ne pas grossir le mouvement de revendications anticoloniales. Jean-Pierre Said présente par ailleurs les "troubles" qui ont frappé le quartier de Belleville en mai, avec la reproduction d’un tract du M.R.A.P qui tente d’interrompre l’escalade de violence entre communautés religieuses. Toujours à propos de ces tensions est présentée une déclaration de Monseigneur Colin, du pasteur Westphal et du grand rabbin de France Kapplan pour défendre ensemble les communautés immigrés victimes des décisions arbitraires de la part du gouvernement qui menace d’expulsion les grévistes via l’ordonnance du 2 octobre 1945. Dernier document de la liste, une déclaration de la Ligue des Droits de l’homme qui proteste contre ces expulsions et demande le respect des droits fondamentaux.

H&M documents n°744
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Dirigeantes du mouvement associatif : le trait d'union

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H&M documents n°1141

H&M documents n°1141, mars 1991

A partir des années 1980, les associations de femmes immigrées se multiplient en France et, en particulier, dans la capitale. Le portrait sociologique dressé par Sophie Body-Gendrot montre que si ces collectifs sont nombreux et très variés, leurs objectifs découlent souvent des mêmes besoins et aspirations : recherche de l’indépendance économique, volonté d’insertion politique, nécessité d’une médiation sociale… Malgré les obstacles ces femmes cherchent à s’affirmer via un féminisme plus ou moins marqué.

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La visibilité des femmes migrantes dans l’espace public

H&M n°1311, juin 2015

Mirjana Morokvasic introduit le numéro spécial "Femmes et migrations" en posant la question du regard porté sur l’immigration féminine et en remontant jusqu’au XIXe siècle pour analyser les traces de leur existence dans l’espace public.

"Les femmes ont toujours participé aux migrations, certes souvent minoritaires dans les flux par rapport aux hommes. Cette présence féminine, pourtant statistiquement avérée, s’est dans le passé rarement traduite par une visibilité correspondante dans la recherche. En effet, la problématique « femmes et genre en migrations » est longtemps restée doublement occultée, en marge à la fois des recherches sur les migrations et de celles sur les femmes". 

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La marche pour l’égalité des droits et contre le racisme

H&M n°1313, 1er janvier 2016

Démarche pacifiste, la Marche visait autant à exiger la reconnaissance de la place des enfants d’immigrés au sein de la société française qu’à dénoncer les clivages et les violences qui la traversent.

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Les OS immigrés à l’écran ; Les luttes de la « première génération »

H&M n°1313, 1er janvier 2016

Si des grèves éclatent dans l’industrie automobile dès l’automne 1981, c'est l’année 1983 qui constitue un point d'orgue avec des conflits à Renault Flins, Citroën Aulnay et surtout Talbot Poissy. L’analyse des images de la couverture télévisuelle de l’événement met en exergue la volonté de la "première génération" des OS immigrés de revendiquer son droit à la dignité et à l’égalité. Mais l’adoption d’une politique économique de rigueur et l’attitude ambiguë de certaines centrales syndicales vont faire échec à ces aspirations légitimes.

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