2004 : Loi sur le port de tenues et de signes religieux ostensibles

Hommes et Migrations, n°1258, novembre-décembre 2005, n°1259, janvier-février 2006

1989, trois jeunes filles d’un lycée de Creil ont été renvoyé de leur lycée pour avoir porté le "foulard islamique" en cours. En 2000, Julie Marteaux, une surveillante d’un lycée d’Aubervilliers, refusait de retirer son voile dans l’enceinte de son établissement. L’affaire est portée devant la juridiction administrative qui rappelle qu’il incombe aux personnes assimilées au corps enseignant d’afficher une neutralité religieuse. La commission Stasi auditionne des experts et des personnalités sur la relation entre laïcité et religions présentes sur le territoire français. Les débats divisent de nouveau les opinions.

Pendant 15 ans, ce genre "d’affaire" résonne dans l’actualité : les médias s’en emparent et il devient urgent pour le gouvernement d’éclaircir la question de la laïcité à l’école. Ainsi, la loi du 15 mars 2004 interdit "le port de tenues et de signes religieux « ostensibles » dans les établissements publics". Elle est l’aboutissement du travail de la Commission Stasi qui, à l’automne 2003, a porté sa réflexion "sur l’application du principe de laïcité dans la République" (Rémy Schwartz, Le travail de la commission Stasi).

A cette occasion et, pour le centenaire de la loi de séparation de 1905, Hommes et Migrations consacre deux numéros entiers à la laïcité : "Laïcité, les 100 ans d’une idée neuve" (n°1258 et 1259).

Le premier d’entre eux étudie la laïcité et les conséquences de la loi de 2004 à l’école. Ce dossier dresse un premier bilan positif de son application et envisage les nouvelles problématiques qu’elle soulève. Cette loi permet de questionner la place de l’enseignement de la laïcité dans les collèges et les lycées, principaux lieux de l’apprentissage de la citoyenneté et de la tolérance. La place des parents accompagnateurs, non mentionnée dans le texte de loi est notamment mise en question. Le cas de l’enseignement supérieur où l’on croise de plus en plus de jeunes filles voilées est aussi soulevé (Yolène Dilas-Rochererieux, Choses vues et entendues à l’Université).

Le second numéro, "Culture(s), religion (s), et politique" du mois de janvier 2006 est consacré à la laïcité dans l’espace public et à la manière dont cette notion a évolué dans l’histoire et se manifeste à travers le travail des associations.

Clotilde Barral

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Hommes et Migrations, n°1258, novembre-décembre 2005
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A l’occasion du jubilé de la revue Hommes & Migrations, le Musée national de l’histoire de l’immigration présente les archives de la revue à travers 15 dates marquantes de cette histoire (accéder à la chronologie).