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Djemila Benhabib, Islamophobie, mon œil !

Journaliste

Journaliste et essayiste, canadienne d’origine algérienne, engagée pour la laïcité et contre l’islam politique, Djemila Benhabib a écrit ce pamphlet après l’assassinat de Samuel Paty. Elle, qui a grandi à Oran, rappelle l’expérience algérienne où, dans les années 1990, dans l’indifférence occidentale, « des dizaines d’enseignants ont été broyés par l’infernale machine à tuer des milices du FIS ». « Aujourd’hui, la victime de cette barbarie porte le nom de Samuel Paty. Hier, elle portait le nom de Tahar Djaout. » Ce n’est pas pour rien si ce dernier avait fait de l’école une priorité (voir H&M, n° 1170, 1993). 30 ans après son assassinat, Benhabib rappelle l’objectif de l’islam politique : « Interférer sur le contenu pédagogique de l’enseignement pour tracer le périmètre du “convenable”. C’est ce que les Frères musulmans appellent : changer la société en profondeur, grignoter du terrain, modifier nos lois. » Pour ce faire, les islamistes disposent d’une stratégie imparable : la « stratégie victimaire » étalée ad libitum « au nom du respect d’une prétendue “sensibilité” ». La notion d’islamophobie en est l’outil multifonction, le passe-partout ouvrant sur toutes les confusions et manipulations, « un nouveau mot […] inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles », comme le dit Salman Rushdie.

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