Cristóbal Balenciaga
Cristóbal Balenciaga naît en Espagne dans le port de Getaria en 1895, d’un père pêcheur et d’une mère couturière. Dès l’âge de treize ans, il débute son apprentissage au sein de maisons de Saint-Sébastien dont l’enseigne "Au Louvre", succursale espagnole des Grands magasins. Dès lors au fait de la mode française, il effectue des séjours réguliers à Paris.
C. Balenciaga en 1917, Eisa Costura en 1927, B. E. Costura en 1932, autant de maisons que le créateur fonde dans la capitale basque. La proclamation de la République en 1931 et l’exil d’une grande partie de sa clientèle l’encouragent à ouvrir boutique à Madrid puis à Barcelone. L’éclatement de la guerre civile espagnole l’exhorte finalement à partir : en 1936, il rejoint Paris et ouvre une maison au 10 avenue Georges V, sous le nom de Balenciaga, nom de sa mère.
Ses collections remportent un succès grandissant et de grands noms de la mode travailleront à ses côtés comme assistants : Hubert de Givenchy, André Courrèges, Oscar de la Renta, Emmanuel Ungaro.
Le raffinement exceptionnel de ses modèles, la coupe à la fois rigoureuse et souple surprennent un public aristocratique et mondain. Les collections du "jeune Espagnol qui révolutionne la mode" reçoivent à chaque fois un accueil enthousiaste.
Pendant la guerre, il continue d’innover et introduit l'usage de la broderie et de la passementerie dans ses robes du soir. En 1946, il lance sa ligne "tonneau" avec ses boléros brodés puis son premier parfum, "le Dix" en 1947. En 1952, il conçoit le premier tailleur décintré puis, en 1958 la célébre robe "Baby Doll". Alternant les modèles, les tissus souples ou rigides, évoluant vers des formes tantôt structurées, tantôt abstraites, Balenciaga est un précurseur de la modernité toujours renouvelée.
Dior ira même jusqu'à appeler Balenciaga "notre maître à tous". Son succès s’étendra jusqu’aux Etats Unis, où il ira constater par lui même l’engouement de la clientèle aisée américaine pour ses lignes à la fois élégantes et sophistiquées.
S’éloignant du monde de la mode vers la fin des années 70, il se retire en Espagne et sera inhumé à Guetaria, sa ville natale. C’est là qu’est inauguré en 2011, Le Cristóbal Balenciaga Museoa.
L'école espagnole :
Francisco Rabaneda Cuervo (Paco Rabanne)
La vie de Francisco Rabaneda (Pasaia, 1934) bascule en 1937 lorsque son père est fusillé par les troupes de Franco. Après avoir traversé les Pyrénées en janvier 1939, sa famille rejoint les camps frontaliers avant de regagner l’Ouest de la France. Francisco, inscrit aux Beaux-arts de Paris en 1950, se distingue par la création de modèles et d’accessoires. Il emploie de nouveaux matériaux comme la maille de métal ou de rhodoïd pour sa première collection printemps-été 1965.
"Mon enfance et mon adolescence, je les ai passées en Bretagne. Je suis Breton". Paco Rabanne n’a cependant jamais souhaité être naturalisé, il reste réfugié jusqu’au retrait du statut aux réfugiés espagnols en 1981, suite à la fin du régime franquiste en 1975. Il est depuis "résident espagnol" en France.
Antonio Canovas del Castillo del Rey (Castillo)
De famille aristocratique, Antonio del Castillo (1908-1964), est destiné à une carrière diplomatique. En 1936, son père et son frère sont fusillés, il s’installe alors à Paris où il assiste les couturiers Piguet, Paquin puis Elizabeth Arden aux États-Unis. En 1950, la fille de Jeanne Lanvin fait appel à lui : Castillo assure pendant treize ans les collections Lanvin, avant de créer sa maison qu’il fermera en 1968.
En 1950, Castillo rejoint la maison Lanvin : sa signature accompagne désormais celle de Jeanne Lanvin sur la griffe devenant ainsi jusqu’en 1963 : "Lanvin-Castillo". Une exception dans l’histoire de la mode.
Rafael López Cebrian (Raphaël)
Dans les années 1920, Rafael López Cebrian (Madrid, 1900), fils de tailleur, décide de s’installer à Paris dans le but de parfaire son français. Très vite, un nouveau projet l’incite à demander le soutien financier de son père, par télégramme : "J’ouvre ma maison de haute couture, envoie-moi des fonds". Faubourg Saint-Honoré puis avenue Georges V, Raphaël - version francisée du prénom du couturier - propose tailleurs et manteaux à succès, jusque dans les années 1950.