Les podcasts de L’UniverCité – saison 2015-2016

Un cycle de conférences qui interroge l'histoire de l'immigration et la confronte aux débats de notre temps.

Vous trouverez sur cette page les podcasts des conférences de la saison 2015-2016 de L'UniverCité. Pour en savoir plus sur L’UniverCité, consultez la page du site consacrée à la programmation.

Le football des nations

Conférence de Stéphane Beaud, Université Paris Ouest Nanterre, et Victor Pereira, Université de Pau et des Pays de l'Adour. Mardi 7 juin 2016
Aussi étrange que cela puisse paraître, les Anglais, qui inventèrent le football au XIXe siècle, ont longtemps délaissé leur équipe nationale, lui préférant, et de loin, leurs clubs professionnels. En 1966, la donne change outre-manche, avec la victoire des Three Lions dans la World Cup organisée à domicile. Mais rien ne sera définitivement acquis et ce soutien précaire dans le temps long dit assez bien la complexité du rapport que peut entretenir une société avec son équipe nationale.
Approchées à l’échelle européenne (et américaine), les sélections, et la passion qu’elles suscitent, sont en fait le produit de constructions historiques qui diffèrent selon les configurations nationales. Au moment où l’Euro 2016 de football s’ouvre en France, nous proposons de réfléchir aux rapports complexes qui lient nation et football. Quel rapport à la nation le football entretient-il ? Inversement, que devient le football au prisme du fait national ?
À l’occasion de la publication de l’ouvrage Le football des nations (Publications de la Sorbonne, 2016), cette conférence sera l’occasion de réfléchir aux différentes modalités des sentiments d’appartenance nationale - sur le stade et au dehors - et à leurs évolutions.

Ecouter la conférence (48 min) :

L'UniverCité - Le football des nations - 07 juin 2016
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Ecouter le débat avec la salle (47 min) :

L'univerCité - Le football des nations - 07 juin 2016 - débat avec la salle
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“Trajectoires et origines” des descendants d'immigrés : intégration sociale et discriminations

Conférence de Christelle Hamel et Cris Beauchemin, Institut national des études démographiques. Mardi 10 mai 2016
Pays d’immigration depuis plus d’un siècle, la France est une société multiculturelle où la diversité des origines atteint un niveau sans précédent. Mais la situation des populations liées à l’immigration, objets d’idées reçues et de représentations stéréotypées, reste mal connue.
Pour répondre à ce besoin de connaissances statistiques, l’Ined et l’Insee ont mené ensemble une enquête d’envergure sur la diversité des populations en France et sur les discriminations. Réalisée en 2008 et 2009, auprès de 22 000 personnes, l’enquête Trajectoires et Origines (TeO) marque une nouvelle étape dans les recherches sur les personnes immigrées et leurs descendants.
L’origine est-elle en soi un facteur d’inégalités ou simplement de différenciation dans l’accès aux différentes ressources de la vie sociale ? À partir de cette question, TeO ouvre de nouvelles pistes de réflexion, fondées sur la reconstitution des trajectoires scolaires, professionnelles, matrimoniales, et sur l’analyse de l’accès au logement et à la santé. Dans sa démarche, l’enquête innove, parce qu’elle propose une approche non seulement objective, mais aussi subjective de la discrimination. Pour la première fois, en effet, elle propose d’étudier l’expérience du racisme subi, renouvelant ainsi les perspectives méthodologiques sur l’étude des préjudices vécus, en raison de l’origine, la religion ou la couleur de peau.

Pour en savoir plus sur l'enquête “Trajectoires et origines” :

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Ecouter la conférence (1h05min)

L'UniverCité - “Trajectoires et origines” des descendants d'immigrés : intégration sociale et discriminations - mai 2016
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Ecouter le débat à l'issue de la conférence (29min)
L'UniverCité - “Trajectoires et origines” des descendants d'immigrés : intégration sociale et discriminations débat avec la salle - mai 2016
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La Fraternité à l'épreuve des enjeux du XXe siècle. L'exemple de la Ligue des Droits de l'Homme, 1898-1940

Conférence d'Emmanuel Naquet, chercheur au Centre d’histoire de SciencesPo. Mardi 5 avril 2016
La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) naît en 1898, au moment de l’Affaire Dreyfus. Très vite, son engagement dépasse le cas du capitaine accusé de trahison. Dans ses combats, la Ligue entend défendre "l'Autre", ce non-citoyen résidant en France.
À ses débuts, la Ligue se préoccupe surtout des abus des autorités administratives et son service juridique intervient peu. Mais après la Première Guerre mondiale, les contrôles se renforcent et les conditions d’accueil deviennent plus complexes. Face aux enjeux de l’intégration, la LDH apparaît tiraillée entre humanisme et protectionnisme, dans un Etat-Nation confronté à la crise économique à partir de 1929 et aux tensions socio-politiques.
Dans les années trente, devant le nombre croissant de réfugiés et les réactions xénophobes qu’ils suscitent, la Ligue choisit de les aider au plan humanitaire mais aussi en redisant le Droit et les Droits de l'Homme, qu’elle considère comme sacrés, naturels et inaliénables.
Cette conférence de l'UniverCité sera, pour Emmanuel Naquet, l'occasion de revenir sur les enjeux de cette histoire longue d'un demi-siècle.

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Ecouter la conférence (1h04min) :

La Fraternité à l'épreuve des enjeux du XXe siècle. L'exemple de la Ligue des Droits de l'Homme, 1898-1940
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Enfants de couples mixtes : une enquête européenne

Conférence de Anne Unterreiner, post-doctorante à SciencesPo Paris, animée par Sophie Duchesne, directrice de recherche CNRS, Institut des Sciences sociales du politique. Mardi 8 mars 2016.
Quels sont les discours identitaires des enfants de couples mixtes ? Anne Unterreiner a mené l’enquête en Allemagne, en France et au Royaume-Uni auprès d’une centaine de personnes dont les parents sont nés dans des pays différents. Avec, à la clef, une analyse en quatre temps : la transmission au sein de la famille, les liens sociaux, le regard porté par autrui sur soi et les répertoires d’identification nationale mobilisés dans chacun de ces trois pays.

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Ecouter la conférence (1h03min)

Enfants de couples mixtes : une enquête européenne
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Les Personnes déplacées en Allemagne occupée. Enjeux et tensions de l’après-guerre, 1945-1952

Conférence de Corine Defrance, directeur de recherche au CNRS - SIRICE et Marianne Amar, responsable de la recherche au Musée national de l'histoire de l'immigration. Mardi 9 février 2016.
En mai 1945, ils sont 11 millions : anciens travailleurs forcés, rescapés des camps nazis, prisonniers de guerre libérés, ou déracinés aux profils multiples, souvent originaires de l’Est de l’Europe.
A la fin de l’été, la plupart des étrangers sont rapatriés. Mais près d’un million de personnes déplacées (Displaced Persons - DPs), pour des raisons diverses, refusent de rentrer dans leur patrie et séjournent, souvent en camps, pendant une durée variable dans les trois zones occidentales de l’Allemagne occupée. Leur histoire est multiple et complexe entre rapatriement, émigration et très marginalement intégration dans la société allemande. Au moment où débute la Guerre froide, les DPs apparaissent à la fois comme les objets et les acteurs de leur propre histoire.

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Ecouter la conférence (1h09min)

Univercite - Les Personnes déplacées en Allemagne occupée. Enjeux et tensions de l’après-guerre, 1945-1952
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The Good Immigrants: How the Yellow Peril Became the Model Minority

Conférence de Madeline Hsu, University of Texas, animée par Nancy L. Green, EHESS. Mardi 19 janvier 2016. La conférence a eu lieu en anglais
L’immigration aux États-Unis a longtemps été perçue à travers le prisme du contrôle et des interdits posés à l’entrée sur le territoire américain de certaines catégories de migrants. Dans son ouvrage The Good immigrants, Madeline Hsu prend cette approche à revers, pour proposer une histoire des élites chinoises - intellectuels, entrepreneurs, étudiants - autorisées à immigrer aux États-Unis grâce à une politique d’exemption.
À travers un siècle d’immigration chinoise, Madeline Hsu montre sur quels critères cette politique était fondée : présenter les meilleures références, dans des professions en demande de main d’œuvre, et pouvoir ainsi contribuer à la compétitivité américaine. C’est ainsi que ces migrants d’origine asiatique ont, petit à petit, constitué une minorité modèle, non sans arrière-pensée. car les États-Unis espéraient, par exemple, que les premiers étudiants chinois les défendent une fois rentrés dans leur pays. La Seconde Guerre mondiale et la guerre froide allaient transformer ces étudiants brillants en réfugiés. Mais l’Amérique n’aura de cesse de vanter leurs talents et de faciliter leur naturalisation, jusqu’à la loi de 1965 qui devait abolir l’essentiel des discriminations en matière d’immigration.
À travers cette histoire, The Good Immigrants met en lumière le décalage qui a pu exister entre la loi et les représentations culturelles d’une minorité. Un décalage qui a permis à ces “bons immigrants” de rester aux États-Unis et d’apparaître, en fin de compte, comme des Américains exemplaires et productifs.

Conventionally, US immigration history has been understood through the lens of restriction and those who have been barred from getting in. In contrast, The Good Immigrants considers immigration from the perspective of Chinese elites—intellectuals, businessmen, and students—who gained entrance because of immigration exemptions. Exploring a century of Chinese migrations, Madeline Hsu looks at how the model minority characteristics of many Asian Americans resulted from US policies that screened for those with the highest credentials in the most employable fields, enhancing American economic competitiveness.
The earliest US immigration restrictions targeted Chinese people but exempted students as well as individuals who might extend America’s influence in China. Western-educated Chinese such as Madame Chiang Kai-shek became symbols of the US impact on China, even as they patriotically advocated for China’s modernization. World War II and the rise of communism transformed Chinese students abroad into refugees, and the Cold War magnified the importance of their talent and training. As a result, Congress legislated piecemeal legal measures to enable Chinese of good standing with professional skills to become citizens. Pressures mounted to reform American discriminatory immigration laws, culminating with the 1965 Immigration Act.
Filled with narratives featuring such renowned Chinese immigrants as I. M. Pei, The Good Immigrants examines the shifts in immigration laws and perceptions of cultural traits that enabled Asians to remain in the United States as exemplary, productive Americans.

Madeline Y. Hsu is associate professor of history and past director of the Center for Asian American Studies at the University of Texas at Austin. Her books include Dreaming of Gold, Dreaming of Home and the coedited anthology Chinese Americans and the Politics of Race and Culture.

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Ecouter la conférence (1h17min)

The Good Immigrants: How the Yellow Peril Became the Model Minority
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Une histoire de famille algérienne en France. La mobilité sociale d'une fratrie d'enfants d'immigrés

Conférence de Stéphane Beaud, professeur à Université Paris Ouest - Nanterre La Défense. Mardi 12 janvier 2016
Les médias et l'opinion publique sont aujourd'hui focalisés, par les tragiques faits divers de ces dernières années (avec comme protagonistes principaux Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche, les frères Kouachi, Yassin Sahli), sur les seuls ratés de l'intégration des enfants d'immigrés en France. L'enquête de Stéphane Beaud dans une famille algérienne de huit enfants, menée entre 2012 et 2015, vise à montrer au grand jour ce qui est rarement mis en avant : l'insertion, tranquille et silencieuse, mais non sans contradictions, de la plupart des descendants d'immigrés algériens ou marocains, sur le modèle classique de la mobilité sociale en milieux populaires.

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Ecouter la conférence (1h29min)

Une histoire de famille algérienne en France. La mobilité sociale d'une fratrie d'enfants d'immigrés
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Qu’est-ce qu’un étranger ? Histoire des ordonnances de 1945

Conférence de Serge Slama, maître de conférences à l'Université Paris Ouest-Nanterre La Défense. Mardi 10 novembre 2015
70 ans après, que reste-t-il des ordonnances de la Libération ? Adoptées par le Gouvernement provisoire de la République française, les ordonnances du 19 octobre 1945 sur le Code de la nationalité française et du 2 novembre 1945 sur le statut des étrangers ont durablement structuré la condition des étrangers en France.
Jusqu’aux années 1970, les deux textes restent sans changement, avant d’être régulièrement modifiés à chaque alternance politique. Le code de la nationalité sera finalement abrogé en 1993, par son intégration dans le code civil ; le statut des étrangers le sera en 2005, lors de l'entrée en vigueur du nouveau Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Mais leur logique continue de peser sur le droit des étrangers, y compris dans les réformes actuelles, que l’on propose de relire à l’aune de ces textes fondateurs.

Télécharger la bibliographie réalisée par la médiathèque Abdelmalek Sayad.

Ecouter la conférence (1h05min)
NB : suite à un problème technique, les 10 premières minutes de la conférence (correspondant à l'introduction du M. Slama) n'ont pas pu être enregistré.

S. Slama - Carte d'identité d’Ettore Rossi, acrobate italien, 1928 Qu’est-ce qu’un étranger ? Histoire des ordonnances de 1945
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Habiter la frontière. Paysages et figures cosmopolites

Conférence de Michel Agier, directeur d'études à l'EHESS. Mardi 13 octobre 2015
Pour que la mondialisation humaine devienne une réalité, la première condition est la liberté de circuler sur toute l'étendue de la planète, laquelle est aujourd'hui davantage connue et techniquement accessible. Mais lorsque cette liberté veut se mettre en œuvre, elle se heurte à la difficulté d'accepter et de vivre les situations de frontières et d'abord de les reconnaître comme telles, qu'elles soient géopolitiques, culturelles, sociales, spatiales.
Parce que les frontières sont bien plus nombreuses qu'avant, il nous faut les aborder comme de nouvelles épreuves d'altérité. Aussi difficiles, inédites ou conflictuelles soient-elles, elles nous rendent tous davantage cosmopolites, "banalement" cosmopolites.

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Ecouter la conférence  (1h26min)

Habiter la frontière. Paysages et figures cosmopolites.
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A écouter également : entretien avec Michel Agier sur les problématiques actuelles de la frontière.