« Considérer, enfin, l’histoire coloniale comme un sujet légitime permettra d’en creuser la complexité »
Entretien avec Seumboy Vrainom :€, artiste et militant
Seumboy Vrainom :€ se définit comme un apprenti chamane numérique et un militant hors-sol. Pas déraciné mais bien hors-sol, comme certaines plantes cultivées entre 1902 et 1965 dans l’ancien Jardin colonial du bois de Vincennes, aujourd’hui Jardin d’agronomie tropicale, où il aime se rendre pour consulter les archives coloniales de la bibliothèque. Pur héritier de l’histoire coloniale française, il a grandi au Luth, une cité de Gennevilliers, au 13e étage d’une tour, flottant dans le virtuel. Face à la difficulté de se réapproprier la terre, il s’est naturellement plongé dans l’espace numérique. Tendu entre la singularité technologique et l’effondrement de la société thermo-industrielle, il milite pour une écologie décoloniale. Diplômé de l’École des Beaux-arts d’Angoulême et du programme SPEAP de Sciences Po Paris, il développe une pratique pluridisciplinaire à la fois militante et artistique.