« Je suis venu, j’ai vu, je suis vaincu »
Des centaines de milliers de kilomètres, plusieurs pays traversés, des détours et des obstacles, des déserts hostiles et des mers ogresses, des dangers à chaque étape, le diktat des passeurs, l’argent qu’il faut débourser sans aucune garantie, les chantages et l’exigence de rançons, l’enfermement, l’esclavage, les tortures, les viols. La mort ! Dans un camion réfrigéré ou au fond de la Méditerranée : 1 500 depuis le début de l’année. Les survivants reviennent de l’enfer. En ces temps douillets où, pour une fiente de pigeon qui vous tombe sur la tête, on diligente une cellule psychologique, on se demande comment ces rescapés tiennent encore debout ! Il faut croire que la résilience est inversement proportionnelle à ce que l’on attend d’autrui. Plus vous espérez de soutien, moins vous vous relevez. Pour autant, le numéro 8 de la revue en ligne De facto (juin 2019) montre comment la santé mentale des immigrés se détériore après leur arrivée.