La mer sombre et lumineuse d’Enrique Ramírez
Entretien
Enrique Ramírez, né à Santiago au Chili en 1979, ne cesse, depuis 2010, de voyager et de travailler entre la France et le Chili. Croisant photographie, vidéo et installation, il compose une œuvre politique et poétique qui questionne le sens de l’image et son pouvoir. Une œuvre hantée par la mer, cette mer qu’il a beaucoup sillonnée avec son père, fabricant de voiles de bateaux sous la dictature de Pinochet. Espace mémoriel, la mer devient pour l’artiste métaphore des voyages et des exils mais aussi des conquêtes, des flux migratoires. De nombreuses expositions personnelles et collectives lui sont consacrées en France et à l’étranger. En 2017, il participe à l’exposition Viva Arte Viva, orchestrée par Christine Macel pour la 57e Biennale de Venise. Son travail fait partie de nombreuses collections publiques et privées dans le monde – MoMA, New York (États-Unis), Museo de la Memoria y los Derechos Humanos, Santiago (Chili), Macba, Barcelone (Espagne), MNHI, Paris (France), Kadist Foundation, San Francisco (États-Unis), Collection Lemaître, Paris (France), Collection Salomon, Paris (France)… Finaliste du Prix Meurice en 2014, Enrique Ramírez est lauréat la même année du Prix Découverte 2013 des Amis du Palais de Tokyo. Il est nommé pour le Prix Marcel Duchamp 2020.
Isabelle Renard : Tu es né au Chili en 1979 où tu poursuis d’abord des études musicales et de cinéma. Puis tu décides de suivre, en 2007, la formation artistique, audiovisuelle et multimédia du Fresnoy. Peux-tu nous expliquer ce choix ? Est-ce la raison principale de ta venue en France ?