« La pensée décoloniale est peu développée dans le monde politique français et académique »
Entretien avec Françoise Vergès, politologue, historienne, titulaire de la chaire « Global South(s) » à la Maison des sciences de l’homme.
Arrivée à 2 ans à la Réunion, ayant passé son baccalauréat et ses premières années d’études à Alger, Françoise Vergès s’engage dans le journalisme et l’action militante avant d’aller faire des études à San Diego et un doctorat à Berkeley. Politologue de formation, elle se définit comme militante féministe décoloniale. Elle a été titulaire de la chaire « Global South(s) » au collège d’études mondial de la Fondation Maison des sciences de l’homme (2014-2018). Ses travaux portent sur l’esclavage colonial et les phénomènes de créolisation. En 2008, elle est nommée présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage jusqu’en 2013 et, en mai 2017, au groupement d’intérêt « Mission de la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions ». Elle vient de faire paraître un ouvrage majeur : Un féminisme décolonial (La fabrique éditions, février 2019).