Le droit d’avoir des droits
Qu’un dossier sur la santé des migrants soit entièrement centré autour d’enjeux de droit(s) mérite assurément qu’on s’y arrête. Longtemps, l’association des deux termes – “santé” et “migrants” – a fait l’objet de chapitres dans les manuels de médecine tropicale et de cours dans les enseignements d’hygiène publique. Sujet marginal dans des disciplines marginales, il reflétait au fond le statut de la population dont il était question. On s’intéressait donc aux pathologies singulières dont les immigrés pouvaient être porteurs, le plus souvent en raison de l’épidémiologie particulière qui caractérisait leur pays d’origine (paludisme, filarioses, etc.), plus rarement à cause des conditions de vie qui leur étaient faites dans leur pays d’accueil (tuberculose, saturnisme, etc.).