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Le violon d’un horticulteur mélomane venu de Bohême

Édith Salzman découvre la Cité nationale de l’histoire de l’immigration au moment de son ouverture, en octobre 2007 : “C’est la curiosité qui m’a amenée à la Cité. Initialement j’étais seulement venue voir ce musée de l’immigration. Mais après la visite, quand j’ai vu à l’accueil une boîte où l’on pouvait déposer une fiche pour proposer des dons, il m’a apparu évident que le violon de mon père représentait le mieux son pays, sa vie et finalement notre vie. Mon père a acheté ce violon à un saltimbanque de passage, parce qu’il a cet adage – qui m’est tombé dessus aussi – selon lequel ‘tous les Tchèques naissent avec un violon dans les mains’. Résultat, à 8 ans, je suivais des cours de violon et lui apprenait le solfège avec moi. Car il ne jouait du violon qu’à l’oreille, comme un tsigane. Cela a rythmé notre vie, et cet instrument a aussi été un lien pour faire connaissance avec cette petite ville de Sainte-Ménehould où nous nous sommes établis. Et quand, après le décès de ma mère, j’ai quitté Sainte-Ménehould, c’est mon père qui a repris le pupitre jusqu’à la dissolution de l’orchestre philharmonique”.