Rencontre avec Abed Azrié
Compositeur d’oeuvres profondes, inspirées de textes anciens essentiellement mystiques, Abed Azrié n’a renoué avec son pays natal, la Syrie, qu’en 2008, après plus de quarante années vécues en France. En 2009, sa création la plus ambitieuse, L’Évangile selon Jean, est jouée à l’Opéra de Damas, coproduite par le ministère syrien de la Culture. Le succès de cette pièce imposante pour voix solistes, choeurs et ensembles d’Orient et d’Occident, lui insuffle l’envie d’adapter pour la scène son chef-d’oeuvre de jeunesse, L’Épopée de Gilgamesh. Fondatrice des bases d’une musique fusionnant savamment modes orientaux et harmonies occidentales, cette composition en 33 mouvements est accueillie avec enthousiasme trois soirs durant à l’auditorium de l’Institut du Monde Arabe à Paris en décembre 2009, puis en Allemagne, où elle est diffusée par la radio nationale. Abed Azrié évoque ce travail de quarante années, qui l’a construit comme musicien, compositeur et interprète à la voix de velours, mais également comme homme ouvert, sincère et intègre.