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Une mémoire "gommée" en héritage

Ethnologue

“L’immigration est un sujet qui me tient à coeur, puisque cela touche à l’histoire de ma famille. Mes grands-parents étaient des immigrés tchécoslovaques. Et moi, je crois que je me suis toujours sentie tchécoslovaque. En 1968, j’étais très jeune – j’avais onze ans – et pourtant je me souviens d’avoir vu à la télé les images des chars dans Prague et d’avoir pleuré. J’étais bouleversée. Mon père, quant à lui, ne se sentait pas concerné et disait qu’il était français. Je crois qu’il respectait finalement ce que son père voulait. Et c’était moi, du haut de mes onze ans, qui disais à mon père : ‘Mais tu ne te rends pas compte ?! D’accord, tu es français, mais pas complètement. Tu es tout de même né en Tchécoslovaquie, pas en France.’ Je me souviens d’avoir eu de grands débats à ce sujet avec mon père pendant l’adolescence”, Sylviane Drvar.