« Le bilinguisme est avant tout une expérience physique »
Entretien avec Polina Panassenko, lauréate 2023 du Prix littéraire de la Porte Dorée, réalisé par Stéphanie Bartolo, responsable des événements littérature et cinéma, Musée national de l’histoire de l’immigration.
Le Prix littéraire de la Porte Dorée a été décerné cette année à Polina Panassenko pour Tenir sa langue, publié aux éditions de l’Olivier en 2022. Un premier roman drôle et frondeur qui dit toute la complexité d’une enfance prise entre deux pays, deux langues, deux prénoms. Pour le jury, présidé cette année par Mohamed Mbougar Sarr, « l’autrice signe le récit léger et grave, absurde et tendre, d’une lutte intime pour garder ce qui menace de se perdre dans l’expérience d’un déplacement – une langue, une histoire, un héritage ou même un prénom. Tenir, retenir, appartenir : entre deux pays, Polina Panassenko interroge ces trois verbes de l’exil, auxquels elle ajoute un quatrième : aimer, aussi bien la Datcha que Saint-Étienne, sans devoir se renier ».