Objets trouvés, paradis perdus
Entre 2015 et 2016, en résidence pour l’Institut méditerranéen de recherches avancées (Iméra, Marseille), je produisais un projet de recherche entre art et sciences sociales. Mon travail, à la croisée d’une quête autobiographique dont les oeuvres sont bien connues des collections du Musée national de l’histoire de l’immigration, comporte un aspect moins connu, soit tout un corpus de recherches auprès des migrants et de leurs communautés menées depuis 2015. Toutes partent du même point de vue : les travaux d’artistes sur le sujet sont rarement situés sur la question de l’engagement des migrants. La construction de la figure du migrant qui « subit » le réel (très souvent l’épreuve de la traversée ou du désert) permettrait finalement de se dédouaner de l’idée que ces communautés en mouvement sont en luttes, pensent et écrivent l’histoire, tout en figeant les migrants dans une esthétique odysséenne erronée.