Article de dossier/point sur
Usages expérimentaux des nouvelles technologies par l’action humanitaire : un data colonialisme ?
doctorante à l'EHESS, sous la direction de Michel Agier, rattachée au Centre d'études des mouvements sociaux (CEMS) et à l'institut Convergences migrations
Des acteurs publics et privés engagés sur le terrain de l’humanitaire ont développé depuis plusieurs années des dizaines d’applications numériques à destination des personnes migrantes ou des organisations humanitaires. Les « pays en développement » sont devenus des lieux d’expérimentation en matière de statistiques. Il s’agit d’évaluer les conséquences et les risques de telles expérimentations sur les réfugiés. Dans le camp de Zaatari en Jordanie, l’étude de la collecte des données numériques auprès des réfugiés révèle des mécanismes de dépossession de la donnée qui subsistent entre eux et le personnel humanitaire.